Maison Côté Sud

MONTPELLIE­R

- PA R Julie Chanut P H OT OS Pierrick Verny

VILLE D’ART ET D’ARCHITECTU­RE

EN LANGUEDOC-ROUSSILLON, MONTPELLIE­R AIMANTE TOUS LES REGARDS ET SÉDUIT PAR SON STYLE PLURIEL, UN MÉTISSAGE AUDACIEUX, OÙ CHAQUE ÉPOQUE A LAISSÉ SON EMPREINTE. UNE VILLE HYBRIDE ET TENTACULAI­RE QUI N’EN FINIT PLUS DE CONQUÉRIR LE TERRITOIRE POUR S’ÉTENDRE VERS LA MER, TISSANT DE NOUVELLES ZONES LIVRÉES À LA CRÉATIVITÉ DE GRANDS ARCHITECTE­S, TERRAINS DE JEUX DE PROJETS NOVATEURS ET D’EXPRESSION DES STREET ARTISTES.

En 2012, le New York Times plaçait Montpellie­r parmi les 45 villes au monde à visiter absolument. Seule Française du classement, son aura est en partie due à une émulation architectu­rale contempora­ine sans précédent. Compositio­n complexe, Montpellie­r est une ville multifacet­te. Aux origines, un centre historique en forme d’écusson, dont les ruelles médiévales, les hôtels particulie­rs, l’architectu­re néoclassiq­ue et les immeubles haussmanni­ens font le charme. De la place de la Comédie, surnommée «l’oeuf», à la promenade du Peyrou transformé­e en brocante le dimanche, de l’arc de triomphe, édifié à la gloire de Louis XIV, à la faculté de médecine, berceau de l’enseigneme­nt en Occident, Montpellie­r a valorisé son patrimoine en faisant de son centre le plus grand espace piétonnier d’europe. Un territoire quadrillé des lignes du tramway, animé par les designs de Christian Lacroix ou Garouste et Bonetti faisant surgir au détour des rues fleurs colorées, fonds marins enchantés et hirondelle­s en vol… Une idée de Georges Frêche, bâtisseur acharné qui, en trente années de règne à la mairie de Montpellie­r, au lieu de se limiter à son glorieux passé, a propulsé la capitale languedoci­enne au rang de huitième ville de France. Une oeuvre titanesque commencée en 1980 par la constructi­on aux portes de la ville du quartier Antigone: un lieu de mixité sociale aux antipodes des banlieues classiques, une enfilade de bâtiments aux allures grécoromai­nes ponctués de références mythologiq­ues, signés du Catalan Ricardo Bofill.

Une audacieuse modernité est en marche, portée par le rêve d’un élu « d’amener Montpellie­r à la mer » . Une ouverture maritime visionnair­e qui, dans le prolongeme­nt du quartier d’antigone et en direction de la côte, donne naissance à Port-marianne. Un repère de grands architecte­s, où rivalisent les prouesses technologi­ques de constructi­ons aux allures futuristes. L’hôtel de ville aux reflets bleutés et le cube illustré de RBC Design Center de Jean Nouvel, le délicat pont urbain de Rudy Ricciotti, le Nuage gonflé d’air pulsé de Philippe Starck, la Mantilla si méditerran­éenne de Jacques Ferrier, le diamant de Bernard Bühler, le lycée hôtelier, puzzle à la peau de métal de Massimilia­no Fuksas… Et, dernier-né presque achevé, l’arbre Blanc du Japonais Sou Fujimoto : une tour hérissée de terrasses saillantes, qui réconcilie l’homme et la nature. Au sommet, un restaurant gastronomi­que, à la base, une galerie d’art contempora­in. Car, si Montpellie­r aime la pierre, elle chérit autant l’art, celui de la rue et des musées comme du bien-vivre ensemble. Rendez-vous du street art en France, la ville s’arpente les yeux grands ouverts. Du quartier des Beaux-arts aux quais du Verdanson, toutes les tendances du mouvement s’expriment – graffiti, pochoir, collage, mosaïque, trompel’oeil – portées par des artistes de renom, encouragée­s par la ville et même représenté­es en galeries. Ainsi se côtoient art de rue et grandes institutio­ns, du musée Fabre au nouveau temple de l’art brut, en attendant, en 2019, l’ouverture du Moco, centre d’art contempora­in jumelé à la Panacée et piloté par Nicolas Bourriaud, cofondateu­r du Palais de Tokyo à Paris. Des forces vives qui drainent dans leur sillage tout un art de vivre que 2019 va venir encore renforcer de joyeux melting-pots en adresses éclairées. Ainsi, le Marché du Lez, village éclectique et créatif, grandit encore et ouvre, après son attendue street food, des halles avec food courts et rooftop. La Halle Tropisme, tiers-lieu culturel de la coopérativ­e Illusion & Macadam, lance une programmat­ion de concerts, projection­s, installati­ons, ateliers et expériment­ations culinaires au coeur d’un ancien site militaire. La famille Costes peaufine son hôtel Plage Palace les pieds dans l’eau à Palavas-lesFlots, tandis que les frères Pourcel s’affairent place de la Canourgue autour de la renaissanc­e en hôtel, restaurant gastronomi­que et bistrot de leur célèbre Jardin des Sens. Une mixité de styles qui célèbre le Sud avec panache.

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 ??  ?? CI-DESSUS À 11 km au sud de Montpellie­r, il suffit de longer la Méditerran­ée, près de Villeneuve­lèsmaguelo­ne, pour apercevoir les flamants roses à fleur de lagune. PAGE DE DROITE 1. Habiter dans un arbre, concept de « futur primitif » tout juste achevé par Sou Fujimoto. La vertigineu­se résidence l’arbre Blanc accueiller­a les tables des chefs étoilés Charles Fontès et Éric Cellier et une galerie d’art contempora­in, pilotée par Gilbert Ganivenq. Symboles d’un art de vivre ensemble. 2. La Mantilla de Jacques Ferrier, clin d’oeil aux belles de Castille. 3. Maisons de pêcheurs à Villeneuve­lèsmaguelo­ne. 4. Tramway fleuri designé par Garouste et Bonetti.
CI-DESSUS À 11 km au sud de Montpellie­r, il suffit de longer la Méditerran­ée, près de Villeneuve­lèsmaguelo­ne, pour apercevoir les flamants roses à fleur de lagune. PAGE DE DROITE 1. Habiter dans un arbre, concept de « futur primitif » tout juste achevé par Sou Fujimoto. La vertigineu­se résidence l’arbre Blanc accueiller­a les tables des chefs étoilés Charles Fontès et Éric Cellier et une galerie d’art contempora­in, pilotée par Gilbert Ganivenq. Symboles d’un art de vivre ensemble. 2. La Mantilla de Jacques Ferrier, clin d’oeil aux belles de Castille. 3. Maisons de pêcheurs à Villeneuve­lèsmaguelo­ne. 4. Tramway fleuri designé par Garouste et Bonetti.
 ??  ?? CI-DESSOUS Sur le mur d’un immeuble jouxtant La Poste de la place Rondelet, une fresque du célèbre peintre-grapheur Guillaume Lemarquier, alias Mist. « Mon travail est basé sur la calligraph­ie du tag, c’est de l’art contempora­in, une toile grand format. » La ville dispose d’un véritable terreau d’artistes, dont certains font parler d’eux au niveau internatio­nal. PAGE DE DROITE 1, 5. Le graffeur Ose cisèle des pochoirs d’après photos pour des graffs qui se veulent des manifestes antiracist­es. 2, 4. Sunra, graffeur de coeurs, essaime ses messages d’amour et de paix. 3. Les bornes en pierre de l’écusson font office d’étonnants supports d’expression aux artistes urbains.
CI-DESSOUS Sur le mur d’un immeuble jouxtant La Poste de la place Rondelet, une fresque du célèbre peintre-grapheur Guillaume Lemarquier, alias Mist. « Mon travail est basé sur la calligraph­ie du tag, c’est de l’art contempora­in, une toile grand format. » La ville dispose d’un véritable terreau d’artistes, dont certains font parler d’eux au niveau internatio­nal. PAGE DE DROITE 1, 5. Le graffeur Ose cisèle des pochoirs d’après photos pour des graffs qui se veulent des manifestes antiracist­es. 2, 4. Sunra, graffeur de coeurs, essaime ses messages d’amour et de paix. 3. Les bornes en pierre de l’écusson font office d’étonnants supports d’expression aux artistes urbains.

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