Donner la place et la parole aux acteurs du paysage créatif, tous porteurs d’expériences, de projets, d’énergies nouvelles. Comme Myriam Peres, étudiante en design, qui dessine « Jardin d’hiver ».
Il faut voyager pour agrandir la vie », dixit Jules Renard, il faut semer une idée et la regarder grandir… Plus que jamais donner la place et la parole aux acteurs du paysage créatif, tous porteurs d’expériences, de projets, d’énergies nouvelles. Tous partant à l’aventure d’eux-mêmes, repoussant au plus loin leur propre ligne d’horizon. Comme Myriam Peres, étudiante en design, qui dessine « Jardin d’hiver », projet gagnant du concours Cinna dans la catégorie outdoor et développe un imaginaire alliant usage et paysage, comme l’artiste Daphné Corregan qui travaille la terre en très grand, comme aussi l’architecte Jean Nouvel qui imagine un édifice en forme de pétales de roche. En écho au désert, le Musée national du Qatar, qui abrite l’héritage culturel du pays, prend en effet la forme symbolique d’une rose des sables, sous l’oeil de l’architecte. Comme cette maison d’hôtes aux allures d’oasis à Taroudant, cet hôtel à Barcelone avec terrasse plein ciel qui invente un nouveau mode de convivialité, cette quinta contemporaine qui a planté son histoire au coeur d’un Alentejo sauvage, cet hôtel projeté dans le bleu du ciel et de la mer à Marseille. Et comme cette balade qui invite à baisser les fréquences, ralentir le tempo et à s’inscrire dans les méandres du canal des Deux-mers entre Occitanie et grande bleue. Sur ses rives, guinguettes, hôtels-boutiques, centres d’art, ateliers d’artisans, expositions viennent nourrir cette évasion au grand air. Le dénominateur commun entre ces escales voyageuses ? L’idée que la nature s’observe autant qu’elle se préserve. Les jeunes chefs du Sud ne sont pas en reste de naturalité et bâtissent leurs expériences culinaires en suivant respectueusement le rythme des saisons. Le chef Alexandre Mazzia vient d’accrocher une seconde étoile et travaille la quintessence du produit… Tous les regards convergent vers cette nature essentielle. Tous les voyants sont au vert. Cette couleur infuse nos consciences et inspire largement les pages de ce numéro de printemps. Pendant que la planète se réchauffe, que la mer et son écosystème se débattent dans une pollution faisant naître dans ses profondeurs un nouveau continent qui agrège tous les jours un peu plus d’irresponsabilité, il y a urgence à rêver notre monde. Consciente de cette priorité absolue, notre jeunesse cherche une nouvelle respiration, orchestre des promesses. Celles de redonner souffle et vérité à ce monde usé par ses propres inventions. Et celle surtout de relever le défi de mettre le vert au centre de tous nos enjeux.