OASIS À PARTAGER
À Taroudant, entre paradis végétal, cabanes en plein air et architecture de terre, les chambres d’hôtes de Dar Zahia conjuguent les plaisirs.
Au pied de l’atlas, entre paradis végétal, cabanes en plein air et architecture de terre, les chambres d’hôtes de Dar Zahia conjuguent les plaisirs. À Taroudant, Marc Belli et sa compagne offrent à leurs invités un voyage contrasté, à vivre côté jardin mais aussi côté médina. PA R Caroline Clavier P H OT OS Jean-françois Jaussaud
Sept kilomètres de long, cent trente tours et dix-neuf bastions d’angles dessinent les remparts de la citadelle de Taroudant. Au coeur de la plaine du Souss, cernés par le GrandAtlas et l’anti-atlas, les murs épais de pisé crénelés couleur terre rappellent l’histoire. À soixante-quinze kilomètres d’agadir, entre mer et montagne, la première capitale des Saadiens avant Marrakech a gardé une ruralité poétique. Un gage d’authenticité qui n’a pas échappé à l’esthète Marc Belli. Celle que l’on surnomme « La petite Marrakech », cultive les ressemblances par son architecture de terre flamboyante. Depuis quelques années, Marc Belli et sa compagne Zahia ont ici leurs habitudes. Séduit par la cité des remparts, le directeur artistique en a fait une escale à partager. Dans la médina, sa maison entièrement repensée a pris peu à peu l’allure d’une villégiature de rêve entre patios et terrasses, imbriqués dans une architecture de terre. Les murs projettent des clairs-obscurs d’une pièce à l’autre sur fond de coursives intérieures, d’arches plein ciel, de poutres d’arganiers au plafond et de sols en bejmats ou en zelliges. L’ensemble étant traversé par une coulée verte de lianes de Floride et de cactus au coeur d’un patio. Partout, ces coins et recoins disséminés
sur plusieurs étages préservent l’indépendance des hôtes. Mais la rareté de Dar Zahia se poursuit au-delà de ses murs. Comme le font les Berbères de Taroudant qui disposent d’un verger à la campagne pour prendre le frais, Marc Belli exporte sa maison d’hôtes côté jardin dans une version très nature. À dix minutes à vélo, campé dans une oliveraie face à l’atlas, son jardin « à partager » s’étend sur plus de quatre mille mètres carrés. Un espace entièrement façonné par le maître des lieux. Une jungle sculptée où la nature choisie, travaillée, aimée, passe d’une composition à l’autre, joue de contrastes, dessine des perspectives infinies, dans une envolée d’euphorbes géantes, de succulentes, de graminées et d’agaves. Posé tel un trait sur un sol de Zoysia tenuifolia, appelé « gazon africain », le couloir de nage de trente-deux mètres de long, bleu Majorelle, traverse la nature tropicale. Lieu de recueillement, échappée verte, le sanctuaire végétal de Marc Belli peaufine le dépaysement par la présence de pavillons inspirés des maisons de thé japonaises. Hissées sur pilotis ces chambres nomades fermées par des cloisons mobiles ressemblent à des parenthèses de bois suspendues en plein air. Un écrin poétique qui projette le visiteur vers une expérience hors du temps.