INSTANTS D’ART
IL EST TOUJOURS DIFFICILE DE FAIRE UN CHOIX DANS LA MULTITUDE D’EXPOSITIONS EN COMPÉTITION AU PRINTEMPS… À LONDRES, ARLES OU NEW YORK, LE SUD TIENT LE HAUT DE L’AFFICHE. PARTOUT, IL Y A DE L’AUDACE ET DE LA FRAÎCHEUR DANS L’AIR. VOICI NOTRE SÉLECTION OFFI
Notre sélection d’expositions de printemps dévoile toute sa fraîcheur de vue.
instant. N°1 New York De 1842 à 1845, Joseph-philibert Girault de Prangey, artiste fortuné, passionné d’archéologie, entreprit un voyage en Méditerranée. Il en rapporta plus de mille daguerréotypes, des photographies sur plaques prises en Grèce, Égypte, Syrie, Liban, Turquie, qui restituent, dans un miroitement argenté, la beauté de lieux disparus ou altérés. Un somptueux voyage dans la mémoire méditerranéenne. « Monumental Journey, The Daguerreotypes of Girault de Prangey », jusqu’au 12 mai. Metropolitan Museum of Art. metmuseum.org
instant. N°3 Aix-en-provence Le musée Granet et la Maison européenne de la photographie présentent en 90 clichés les travaux de Harry Callahan durant sa période aixoise. Parcourant la petite ville provençale, le maître américain de la street photography livre des clichés d’un graphisme puissant, tandis qu’à travers les paysages de la Sainte-victoire surgissent, comme une révélation amoureuse, les courbes de sa femme Eleanor. « Harry Callahan : French Archives, Aix-en-provence 1957-1958», jusqu’au 21 juillet. Musée Granet, place Saint-jeande-malte. museegranet-aixenprovence.fr
instant. N°4 Londres Londres consacre à Pierre Bonnard l’une des expositions les plus importantes depuis celle du Centre Pompidou en 1984. Une centaine d’oeuvres célèbrent l’extraordinaire liberté avec laquelle le peintre utilisait la couleur pour traduire l’atmosphère scintillante de la Côte d’azur. « J’espère que ma peinture tiendra, sans craquelures, disait-il. Je voudrais arriver devant les jeunes peintres de l’an 2000 avec des ailes de papillon. » « Pierre Bonnard, the Colour of Memory », jusqu’au 6 mai. Tate Modern. tate.org.uk
instant. N°2 Hornu Cette excursion hors les murs présente un ensemble significatif d’expériences menées au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva), à Marseille, par des designers réunis autour d’un dialogue fécond avec l’artisan verrier. Elle retrace la collaboration entre le Cirva et la Design Parade de la villa Noailles à Hyères. La scénographie est signée Normal Studio, ancien pensionnaire du Cirva. « Design orienté verre », jusqu’au 26 mai. Centre d’innovation et de design au Grand-hornu. cid-grand-hornu.be
instant. N°5 Madrid Il y a une vie après René Gruau ! Depuis des décennies, les artistes croquent les défilés dans les pages de Vogue, Harper’s Bazaar ou Dazed. Posant un regard affûté sur une industrie lucrative, l’illustration de mode entre aujourd’hui dans un nouvel âge d’or, celui de la révolution digitale et des réseaux sociaux. Plus chic que la photo, le dessin offre aux marques de luxe une vision unique, à la croisée de l’art et de la technologie. Vingt-deux artistes travaillant sur l’illustration de mode et plus de 150 oeuvres originales sont ici réunis. Une occasion rare de comparer les coups de crayon de David Downton, Aurore de la Morinerie, François Berthoud, JeanPhilippe Delhomme, Hiroshi Tanabe, Tanya Ling, etc. « Fina estampa, el arte de dibujar la moda », jusqu’au 19 mai. Museo ABC. museo.abc.es
instant. N°6 Paris Vieux comme le monde, le compagnonnage de l’homme avec la Lune a suscité cultes, fantasmes et rêveries sous toutes les latitudes. Le cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune offre l’occasion d’étudier la longue histoire qui nous relie à cet astre familier. Cette exposition emporte le visiteur dans le temps à travers des créations artistiques de l’antiquité à nos jours, essentiellement produites en Europe, mais issues aussi de civilisations africaines, orientales et sud-américaines. « La Lune, du voyage réel aux voyages imaginaires », jusqu’au 22 juillet. Grand Palais. grandpalais.fr
instant. N°7 Aix-en-provence Foisonnant et polymorphe, l’art de Marie Ducaté explore les multiples formes plastiques de la peinture et ne s’interdit aucun matériau, aucune expérimentation. Invitée du pavillon de Vendôme, l’artiste a conçu une scénographie délicate où vases soufflés, tissus, céramiques et aquarelles entrent en résonance avec le lieu. Aux frontières du décoratif, sa démarche, pour le critique André Rouillé, interroge aussi « l’histoire de l’art, le fond et la forme, les séparations entre les différents champs créatifs et techniques… » « Marie Ducaté, Anguille sous roche », jusqu’au 3 juin. Pavillon de Vendôme. aixenprovence.fr
instant. N°8 Arles Jules Milhau a 18 ans, il est peintre. Bercé par la féria et la vie artistique nîmoise, il a grandi dans un creuset de cultures, parmi les comédiens, les toreros, les saltimbanques… Son univers sent le piment et l’iode, et résonne du taconeo ensorcelant des danseurs de flamenco. Influencé par Velásquez et Picasso, il livre ici sa version des Ménines, accompagnée de toreros et de poulpes peints avec leur encre. Un talent d’une ébouriffante précocité. « Jules Milhau, Taconeo », du 20 avril au 25 mai. Galerie Anne Clergue, 12, plan de la Tour. anneclergue.fr