MI CASA ES TU CASA !
À Barcelone, la Casa Bonay est un microcosme où s’invente l’hôtellerie du XXIE siècle.
Au coeur de Barcelone, la Casa Bonay est un microcosme en perpétuelle évolution. Une galaxie mutante et joyeuse. Une aventure chorale, où se mêlent création, passion, amitiés trans-frontières et générations. Où s’invente l’hôtellerie e du XXI siècle, entre projet culturel et hospitalité décontractée. PA R Julie Daurel P H OT OS Nicolas Millet
Mi casa es tu casa ! La devise n’est pas sculptée sur un blason, mais inscrite sur le paillasson. Et mise en oeuvre, dès la réception, où l’équipe de la Casa Bonay vous accueille comme à la maison. On vous y donne les clés d’une chambre lumineuse, haute de plafond, aux sols en mosaïque d’époque, avec une véranda ou une terrasse donnant sur l’eixample Dreta, quartier calme, bourgeois et bohème à la fois. On apprécie particulièrement les meubles en chêne réalisés sur mesure par Marc Morro, fondateur de AOO ; une couverture en laine bleue piquée de fils blancs de Teixidors, filature et oeuvre sociale ; et dans la salle de bains, les produits naturels Malin+goetz, qui ont succédé au savon huile d’olive-romarin et au shampooing avoinebergamote Las Lilas. Le studio Mucho, qui en signait les étiquettes, a aussi conçu les cartes postales et les « dingo-dossiers » où sont présentés tous les amis de la Casa Bonay. C’est Inés Miró-sans qui a réuni cette galaxie de talents. Amoureuse de l’architecture, de la cuisine et de la décoration, Inés a d’abord étudié la gestion, « parce que ça servirait un jour ». Embauchée chez Ace Hôtel, LA chaîne américaine, elle y a mûri son projet personnel et, de retour à Barcelone à
l’aube de la trentaine, s’est lancée avec Lluís Rullan, hôtelier chevronné et business angel conquis à sa cause. Entièrement restauré, décoré par l’équipe newyorkaise de Studio Tack avec la contribution de Nina Masó, éditrice de luminaires chez Santa & Cole, le vieil immeuble néoclassique vibre désormais au rythme de la Casa Bonay. Dans l’ancien garage à calèches, Libertine, le grand café-cocktail-bar ne désemplit pas du petit déjeuner aux soirées avec DJ, où converge tout le quartier. Ici, comme au restaurant King Kong Lady, l’équipe du Bar Brutal est en cuisine depuis juin dernier. Frais, dépouillé, presque nordique d’aspect, le Satan’s Coffee Corner sert les démoniaques cafés de Marcos Bartolomé et les jus de fruits pressés à froid de Gemma Ponsa et Lili Figel (Mother). Elles y incorporent la menthe, la verveine ou le basilic cueillis dans les jardinières qu’alejandra Coll (Asilvestrada) a installées sur le toit végétalisé de l’immeuble. Là, au milieu des oliviers et citronniers, les clients lisent, lovés entre les coussins pleins d’humour dessinés par Leti Cano et Clara Arnús pour batabasta. Sur un simple coup de fil, ils peuvent faire monter leur déjeuner. «Si vous avez envie d’un plat qui n’est pas à la carte, demandez-nous, annonce un panonceau. On ne fera pas de miracles, mais on promet d’essayer ! » Et si c’était ça, l’esprit Casa?