ÉCOSYSTÈME ARTISTIQUE
En inaugurant l’hôtel des Collections, le Moco (Montpellier Contemporain) fait figure de plateforme culturelle cosmopolite et hybride pour la ville.
EN INAUGURANT CET ÉTÉ LE TROISIÈME VOLET DE SON TRIPTYQUE AVEC L’HÔTEL DES COLLECTIONS, LE MOCO (MONTPELLIER CONTEMPORAIN) FAIT FIGURE DE PLATEFORME CULTURELLE COSMOPOLITE POUR LA VILLE. IMMERSION AU COEUR D’UN NOUVEAU MODÈLE MUSÉAL HYBRIDE ET CONVIVIAL, À LA PROGRAMMATION D’AMBITION INTERNATIONALE.
Derrière le Moco, la volonté de deux hommes. Celle du maire Philippe Saurel, désireux de faire de l’art contemporain L’ADN de sa ville, positionnant Montpellier en destination internationale de la création. Celle de Nicolas Bourriaud, directeur général du Moco, cofondateur du Palais de Tokyo et ancien directeur de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, dont l’expertise a permis l’ouverture de ce centre d’art nouvelle génération. « Il s’agit de rompre avec les modèles existants: abandonner le modèle vertical pour lui préférer une approche collaborative, source d’émulation, et d’affirmer Montpellier comme la contre-scène culturelle française ». Regroupant l’ensemble de la filière artistique en un écosystème inédit, le Moco satellise trois entités : un espace d’enseignement avec l’école supérieure des Beaux-arts ; un espace d’expérimentation et d’exposition pour artistes émergents avec le centre d’art La Panacée; et, désormais, l’hôtel des Collections, un espace muséal dédié aux expositions temporaires de collections, publiques ou privées, du monde entier. Ouvert depuis fin juin, il a été pensé comme un lieu d’émulation par l’architecte Philippe Chiambaretta (agence PCA-STREAM). Avec une approche non formaliste, à rebours du geste architectural gratuit, il a conçu un bâtiment-outil au service de l’art, rassemblant passionnés et néophytes en un lieu de vie bouillonnant. Le projet, frugal et économe, n’est pas une oeuvre en soi mais un lieu au service de l’oeuvre, flexible et apte à accueillir tous les formats, installations, sculptures, vidéos… Seul signal fort dans le paysage urbain, côté cour, un cube de lumière minimaliste couronne le bâtiment. Au-delà des expositions temporaires, souvent inédites et renouvelées trois fois par an, l’espace est voué aux interventions d’artistes en lien direct avec son architecture, une transformation du fonctionnel en fictionnel. Sous la présidence de la styliste Vanessa Bruno, s’ouvrait « Distance intime », exposition inaugurale de la collection des oeuvres contemporaines de l’industriel japonais Yasuharu Ishikawa.