Maison Côté Sud

JARDIN DE SCULPTURES

- PAR Marie-hélène Balivet

Fondé par Eduardo Chillida, le parc de sculptures Chillida-leku, près de Saint-sébastien, reprend vie.

FONDÉ PAR EDUARDO CHILLIDA QUI CHERCHAIT UN FOYER POUR Y EXPOSER SES OEUVRES, CHILLIDA-LEKU, PRÈS DE SAINTSÉBAS­TIEN, VIENT DE REPRENDRE VIE. LE VASTE PARC PEUPLÉ DE GÉANTS DE MÉTAL ET SA FERME BASQUE, FRAÎCHEMEN­T RÉNOVÉE, OFFRENT UNE BELLE OCCASION DE REDÉCOUVRI­R « L’HOMME QUI PEIGNAIT LE VENT ».

Au pays basque espagnol, c’était devenu un secret bien gardé : fermé en 2011, le musée de la Fondation Chillida ne s’ouvrait depuis qu’à de rares initiés, amoureux de l’oeuvre du « sculpteur-forgeron ». Or, le destin en a voulu autrement. Grâce à l’aide de la galerie Hauser & Wirth, le parc verdoyant et sa maison du XVIE siècle, achetés dans les années 1980 puis aménagés et restaurés par l’artiste et sa femme Pilar, viennent d’être rendus au public, qui découvre à nouveau ce domaine extraordin­aire. Chillida-leku, « le lieu de Chillida», avait été pensé comme une expérience immersive, où, déambulant dans une forêt de sculptures ou sous la charpente de la ferme Zabalaga, le visiteur pouvait appréhende­r l’itinéraire créatif du sculpteur. Épaulée par l’architecte argentin Luis Laplace, la famille nous restitue le musée dans son intention première. L’exposition inaugurale, baptisée «Échos», retrace un parcours couvrant la fin des années 1940 jusqu’en 2000, en insistant sur la découverte du fer comme matériau de prédilecti­on et sur l’invention d’un langage particulie­r, défiant l’espace et la gravité. Oeuvres en fer donc, mais aussi en acier Corten, en granit, en plâtre, en terre chamottée, en papier : diverses matières furent prétexte à traduire une « géométrie organique », telle une partition secrète qui ordonnerai­t la danse du monde. C’est donc en toute logique que ses créations s’échappèren­t de l’atelier pour entrer en résonance avec d’autres sites, espaces urbains ou environnem­ents naturels. Conçus comme des lieux de rencontre, ces projets publics, animés par le goût de la tolérance et de la paix, forment une constellat­ion de plus de quarante monuments répartis sur le globe. Parmi eux, l’impression­nant Peine del Viento XV fait l’objet d’un éclairage spécial à la ferme Zabalaga. En quittant Chillida-leku, le visiteur pourra contempler l’installati­on amarrée à une extrémité de la plage d’ondarreta, à l’ouest de Saint-sébastien: accrochés aux rochers, trois peignes d’acier géants résistent depuis 1977 aux assauts de la mer, cardant le vent, l’écume… et les rêves d’eduardo Chillida.

 ??  ?? 1. Photo tirée des archives personnell­es d’eduardo Chillida, montrant l’artiste et son épouse Pilar à Grasse, en 1985. 2. Matin d’octobre sur Zuhaitz VI (acier Corten, 1999) à Chillida-leku. 3. Le sculpteur à l’intérieur de son géant de métal, Buscando la luz I (acier Corten, 1997), dans la première phase d’oxydation de l’oeuvre. 4. Vue de la rétrospect­ive « Échos » à la ferme Zabalaga, rénovée par l’agence parisienne Laplace. 5. Peine del Viento XV, une oeuvre emblématiq­ue, sur le littoral basque.
1. Photo tirée des archives personnell­es d’eduardo Chillida, montrant l’artiste et son épouse Pilar à Grasse, en 1985. 2. Matin d’octobre sur Zuhaitz VI (acier Corten, 1999) à Chillida-leku. 3. Le sculpteur à l’intérieur de son géant de métal, Buscando la luz I (acier Corten, 1997), dans la première phase d’oxydation de l’oeuvre. 4. Vue de la rétrospect­ive « Échos » à la ferme Zabalaga, rénovée par l’agence parisienne Laplace. 5. Peine del Viento XV, une oeuvre emblématiq­ue, sur le littoral basque.
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