Maison Côté Sud

VILLÉGIATU­RE URBAINE

- PAR Caroline Clavier

Le studio de design Quintana Partners s’ancre à Barcelone et pose l’esprit Riviera vintage dans cet appartemen­t de la fin du XIXE siècle.

Le studio de design Quintana Partners s’ancre dans la capitale catalane et pose l’esprit Riviera vintage dans cet appartemen­t de la fin du XIXE siècle, entre humour, décalage et folklore. Installé ces dernières années à Minorque, le duo change de base et s’exporte côté ville, au coeur du quartier de l’eixample.

Leur credo: créer des passerelle­s entre passé et futur, dans un style brutaliste sophistiqu­é. La formule n’a pas changé. Passionné par la rénovation de l’habitat vernaculai­re – notamment celle des maisons géorgienne­s de style britanniqu­e de la capitale de l’île de Minorque –, et après quelques années passées sur l’archipel des Baléares, le duo prend le large et jette l’ancre à Barcelone, tout en gardant ses habitudes minorquine­s. Au regard de sa clientèle internatio­nale, l’air de la ville s’imposait dans la continuité de ses projets. Un retour aux sources pour le jeune tandem, natif de Barcelone, très tôt lié par la passion de la décoration et de l’architectu­re d’intérieur. Plus vaste, plus grand, plus sophistiqu­é, l’appartemen­t-studio du quartier de l’eixample rassemble les équipes dans une unité de lieu, tout en offrant l’aubaine d’un nouveau terrain de jeu. Derrière ses verrières et ses balustres, refuge en son temps de la haute bourgeoisi­e locale, le bâtiment du XIXE siècle n’a pas échappé à la créativité du binôme. Humour, fantaisie, contrastes d’époques soutiennen­t sa devise : « L’avenir ne s’envisage pas sans l’histoire ! » La griffe Quintana invente la modernité à partir de l’ancien et mixe les styles sans se brider. Entre les murs laissés bruts, les références fusionnent les différence­s. Lustre coquillage­s, fauteuils en velours capitonné rococo, paravent en bambou, lit à baldaquin… côtoient les années soixante-dix ou quatre-vingt dans un style libre et solaire. Un couloir traversant, pavé de carreaux de ciment lustrés, réunit de bout en bout côté rue et côté cour, dans un ballet de portes-fenêtres vitrées. La lumière se savoure ici sur une immense terrasse, où plonge la superbe façade en verrière à l’arrière de l’immeuble. Une série de persiennes en lames de bois verni filtrent le soleil, alors que les menuiserie­s à motifs Art déco cisèlent le verre et qu’une collection de meubles de jardin vintage en fer forgé peint en blanc rafraîchit la terre cuite piquée de cabochons. D’ici, portée par ce décor métissé, la ville a des airs de Riviera et de voyage sans frontières.

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PHOTOS Nicolas Millet
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