CÉLÉBRER L’INSTANT
Jean Pierson sublime les rivages méditerranéens. Le soleil et le sens du partage imprègnent ses toiles.
POUR FÊTER SES QUARANTE ANS DE PEINTURE, JEAN PIERSON NOUS EMMÈNE DANS UNE DÉAMBULATION ÉBLOUIE ENTRE LES RIVAGES MÉDITERRANÉENS. L’OMBRE, LE SOLEIL ET LE SENS DU PARTAGE IMPRÈGNENT SES TOILES CONTEMPLATIVES, DANS LESQUELLES ON RÊVE D’ENTRER PAR UNE PORTE DÉROBÉE. UNE IRRÉSISTIBLE INVITATION AU BONHEUR.
Un auvent de canisses, un rideau blanc, un fauteuil d’osier… Des salons d’été aménagés comme des postes de guet, pour contempler la mer. La peinture de Jean Pierson est une ode à ce qui, de Naples à Ibiza, de Capri à Cadaqués, unit les peuples de la Méditerranée : l’art de vivre dehors, l’addiction au bruit des vagues et à la lecture sous les pins, l’amour du soleil, de l’anis bien frappé et des mezzé à partager… Né en 1964, Jean Pierson a fait des études à l’école des beaux-arts de Tours et de Paris puis à l’école nationale d’architecture de Paris-val de Seine, deux cursus distincts dont il tirera sa science du dessin et des volumes. Une mère née au Congo, un père à Alger, une femme et des enfants franco-capverdiens expliquent sans doute son ouverture au monde et son goût pour l’altérité. Enraciné en Occitanie, l’artiste alterne un travail en atelier, nourri par ses voyages, et la réalisation de fresques murales. Sa nouvelle exposition, « La dolce vita », nous propose de le suivre de Capri à Formentera dans une itinérance méditerranéenne baignée de lumière. Regroupant une vingtaine d’huiles sur toile, elle marque une date anniversaire : « Cela fait quarante ans cette année que j’ai fait de ma sensibilité mon métier », confie Jean Pierson. À Capri, le peintre a gravi des ruelles escarpées pour mieux s’imprégner du panorama de la baie. Au Cap de Creus, près de Cadaqués, il a découvert un restaurant qui est devenu le thème d’un tableau. À Ibiza, il a trempé son pinceau dans des eaux cristallines. Criques sauvages, dunes envahies de cactées, architectures de pierre ou de chaux… Empreint d’un hédonisme paisible, l’univers de Jean Pierson agit, dans un contexte anxiogène, comme un puissant antidote. Si tout parle de l’homme dans ces toiles où règne un art de vivre très civilisé, aucune présence humaine n’interfère avec le spectacle de la nature. Tout est prêt cependant pour nous accueillir : un livre abandonné à dessein, une table mise, une banquette accueillante. Nous voici invités dans le tableau, il ne reste plus qu’à y entrer.