REVU ET CORRIGÉ
Au coeur du Luberon, l’architecte d’intérieur Marie-laure Helmkampf a revu les proportions, et le décor d’une maison des années 1970.
Il ne reste qu’un souvenir de la maison des années 1970, l’histoire s’inscrivant désormais dans une nouvelle dimension. Au coeur du Luberon, l’architecte d’intérieur Marie-laure Helmkampf a revu les proportions, la circulation et, bien entendu, la décoration des lieux, pour mettre en vie un décor épuré en harmonie avec la nature environnante.
Autour, les vignes, les oliviers et les pins. Un paysage vierge, presque envoûtant. En fond sonore, les cigales et le mistral qui lave le ciel. Comment résister à ce cadre, comment ne pas succomber au charme de l’endroit ? C’est bien l’histoire de ce jeune couple qui s’est pris de passion pour ces trois hectares de plein air, et qui a confié à l’architecte d’intérieur Marie-laure Helmkampf la réincarnation de cette acquisition d’exception. Cahier des charges et priorité absolue: effacer toutes traces de la construction des années 1970 et faire naître des lignes pures, en choisissant le bois et la pierre comme matériaux de prédilection, en mariant le blanc au noir, en croisant minéral et végétal autour de tonalités naturelles et lumineuses. Entièrement habillée de pierres sèches, la maison compte plusieurs terrasses créées sur la déclivité du terrain et paysagées par Chris Van Look (Hortus). En contrebas, la piscine de vingt-cinq mètres de long est bordée par une plage en résine et béton ciré. « L’architecte Rudy Flament a conçu les extensions qui dominent la garrigue, puis j’ai eu carte blanche pour une restructuration intérieure complète. Il fallait profiter de toutes parts des vues magnifiques, j’ai donc joué sur les circulations, créé des portes coulissantes, un escalier en béton banché, qui se dessine sur les murs en pierres travaillés à la chaux blanche et qui s’étire des combles jusqu’au niveau du jardin. Il a été également décidé de décloisonner les pièces afin d’atteindre un esprit loft, presque industriel et donner du souffle», souligne Marie-laure Helmkampf. Le choix des éléments en bois lui revient également. C’est Laurent Passe, ébéniste spécialiste de l’upcycling, maître du bois recyclé, qui a accompagné cette démarche. Ses matériaux sont tour à tour brûlés, peints, naturels. Ils habillent et donnent de l’esprit au lieu. Sur un dessin de Marie-laure Helmkampf, il a travaillé autour d’une alternance de bois anciens bruts et peints en blanc, qui s’associent à la pierre grise des plans de travail et au sol en béton ciré couleur crème. Faire coexister épure et authenticité est le fil rouge de ce projet. Des espaces à partager jusqu’aux pièces intimes, l’intention reste la même. Côté chambres, celle du couple se gagne par l’escalier, mais en basement comme disent les Anglais, avec un accès direct au jardin. « J’ai beaucoup chiné, cherché des pièces uniques et patinées par le temps pour cette maison », reprend Marie-laure Helmkampf. Dans le salon, s’accordent mobilier vintage et canapés grand format, de beaux meubles de trois mètres de long confectionnés sur mesure. L’impression générale s’affine. Le lien privilégié avec la nature, la sobriété d’une pensée du vide qui pourrait se résumer par cette phrase empruntée à Lao Tseu, fondateur du taoïsme : «L’homme crée des choses, mais c’est le vide qui leur donne sens. » Une philosophie de vie pour les propriétaires de cette maison qui, avant de s’installer en Provence, ont passé plusieurs années au Japon.
Pour son travail du bois recyclé, brûlé ou peint, l’ébéniste Laurent Passe, à Beaucaire.
Pour ses luminaires poétiques
en papier mâché, la créatrice Pascale Saint Sorny, à Châteauneuf-de-gadagne. Pour ses sols en béton ciré, l’entreprise Saltarelli, à Bédarrides. Pour ses pièces vintage de design scandinave et d’art, la galerie Modern Heritage de Charoline Olofgors, à Coustellet. Pour ses meubles et pièces rares des années 1950, la galerie 50 Cinquante, à L’isle-sur-la-sorgues.