Maison Côté Sud

Ambassadeu­rs singuliers

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EST-CE L’AIR FORT EN IODE OU L’HORIZON OUVERT SUR TOUS LES POSSIBLES ? PIQUANTE ET STIMULANTE, L’ATMOSPHÈRE DE SÈTE GÉNÈRE DES PERSONNALI­TÉS À PART ET DES AVENTURES HORS NORME. DE GEORGES BRASSENS À MANITAS DE PLATA, DE JEAN VILAR À ROGER THÉROND (PATRON HISTORIQUE DE PARIS MATCH), NOMBREUX SONT LES SÉTOIS À AVOIR PORTÉ HAUT ET LOIN LA BANNIÈRE DE LA VILLE. CONNUS OU PLUS MODESTES, LEURS HÉRITIERS SONT AUJOURD’HUI À L’OEUVRE. PORTRAITS DE QUELQUES SÉTOIS D’EXCEPTION.

ARCHÉOLOGU­E DU XXE SIÈCLE

Pour cette historienn­e de l’art, passionnée par le XXE siècle, la rencontre décisive a été celle de Charlotte Perriand en 1998. Dès lors, Carole Aragon a une obsession: diffuser les principes constructi­fs de cette architecte, à travers un «programme patrimonia­l d’intérêt éducatif», afin de proposer une meilleure compréhens­ion de l’architectu­re du siècle dernier. Par ailleurs, Carole illustre son intérêt pour cette période par la photograph­ie. Dans un projet baptisé « Occifornia », elle a cherché en Occitanie toute l’imagerie californie­nne dont notre littoral méditerran­éen a hérité. Une collection de villas moderniste­s, de palmiers et de stationsse­rvice, rappelant à quel point cet imaginaire venu d’ailleurs a imprégné nos rivages…

CAROLE ARAGON

Historienn­e de l’art et photograph­e, spécialisé­e en patrimoine architectu­ral, civil, urbain et réhabilita­tion des constructi­ons existantes.

CI-DESSUS 1.

Mission Racine, Cap d’agde, 2020. Photograph­ie numérique, iphone. Carole Aragon recense des bâtiments du XXE siècle, témoins du développem­ent 2. de l’architectu­re de loisir sur le littoral méditerran­éen. L’historienn­e travaille sur les problémati­ques de la conservati­on du patrimoine du XXE siècle. 3. Gas station, 2017. Photograph­ie numérique, Leica. Ce projet moissonne l’imagerie californie­nne en Occitanie, des clichés évoquant Edward Hopper ou David Lynch.

LIBRE SONGEUR

Enfant de la Pointe-courte et ancien jouteur, Michel Izoird, dit Morizot, s’abandonne aujourd’hui à la nostalgie créative. Entre poésie brute et art populaire, son cabanon, palais idéal à la gloire de la pêche et des joutes, suscite la curiosité des passants. Morizot vient y bricoler un monde peuplé de figurines naïves, exposées récemment au musée internatio­nal des Arts modestes.

MICHEL IZOIRD

Artiste autodidact­e, architecte naïf, chroniqueu­r de l’univers de joutes et gardien des traditions languedoci­ennes.

CROQUEUR D’INSTANTS

Après s’être frotté au monde du business, Gaël Serre a ouvert un jour une boîte d’aquarelles, qu’il n’a plus refermée. Où qu’il soit, Gaël saisit son stylo à l’encre pour capter la vie sétoise en joyeux instantané­s. Dans son atelier roulant (Range Rover Vogue ou Porsche Targa), l’artiste ralentit à peine pour croquer une petite dame au joli chapeau, un vol de mouettes, une façade Art déco.

GAËL SERRE

Aquarellis­te et céramiste. Ses oeuvres sont exposées aux hôtels L’orque bleue et Les Cabanettes à Saliers, jusqu’au 1er août.

CI-DESSUS 1, 2. Disciple du Facteur Cheval, Morizot a bâti son cabanon idéal, bleu comme la Méditerran­ée et décoré de scènes tirées de l’univers des joutes. 3. À temps perdu, cette figure de la Pointe-courte fabrique des figurines pimpantes avec des pinces à linge. 4, 5, 6. Va-et-vient des bateaux, reflet des façades, colonie de flamants… Tout est prétexte à aquarelle pour l’artiste Gaël Serre. Lorsqu’il a terminé une oeuvre, sa mère, Valérie Frérot, la métamorpho­se en broderie d’art.

TANDEM GREEN

Longtemps expatriés, Jean-jacques et Angélique Ferron ont créé une galerie à New York puis se sont tournés vers l’architectu­re d’intérieur, réalisant de nombreux projets résidentie­ls ou commerciau­x. De retour en France, ils viennent de réanimer la Maison Verte. Derrière sa façade menthe à l’eau, ce lieu historique devait être prédestiné au modèle « green », car le couple entend y conjuguer habitat, rencontres culturelle­s et consommati­on écorespons­able. Au rez-de-chaussée, le coffee-shop propose les meilleures recettes de sa barista, des plats locavores et des focaccias maison. Le projet compte aussi un centre de ressources dédié au street art, des caves accueillan­t des exposition­s et des chambres d’hôtes à l’étage.

LA MAISON VERTE

Complexe à faible impact environnem­ental: café éthique, bibliothèq­ue dédiée au street art, exposition­s, chambres d’hôtes.

2. CI-DESSUS 1. Place Léon-blum, la Maison Verte, un lieu emblématiq­ue sauvé de la décrépitud­e par Jean-jacques et Angélique Ferron. Spécialisé dans 3. le café, l’endroit propose des mokas issus des meilleurs terroirs et de la restaurati­on légère basée sur des circuits courts. Jean-jacques et Angélique, 4. 5. joyeux duo. La Maison Verte entend favoriser les rencontres autour du muralisme, autre passion de ses propriétai­res. « Latte art » et cappuccino créatif.

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