À elle seule, la Cité des arts et des sciences de Valence est une fête,

une invitation au voyage. Mais à un voyage spatial tant ce projet, lancé en 1991 et concrétisé entre 2005 et 2009, ne regarde pas en arrière, mais parle du XXIE siècle et au-delà. Santiago Calatrava, l’enfant du pays, devait donner à la ville un pôle culturel d’envergure internationale : il a réussi son pari. Sur ce site de 35 hectares, à mi-chemin entre la mer et la vieille ville, il a imaginé un complexe comprenant un opéra (le Palau de les Arts Reina Sofia), l’hemisfèric, un planétarium en forme d’oeil, dont la salle IMAX dernier cri serait la pupille, et un musée des Sciences (Museu de les Ciències Principe Felipe). Cette prouesse architecturale de 241 mètres de long sur 104 de large, évoque les pavillons des grandes expositions universelles d’antan – ou un squelette de baleine ! Sans oublier l’umbracle, promenade-jardin hautement photogénique et l’àgora, dernière-née de l’autre côté du pont de l’assut de l’or. Tous ses bâtiments, jusqu’à leurs plus modestes édicules techniques (bouches d’aération, cage d’ascenseur) sont parés de trencadis blanc ou bleu marine intense. Déclaration d’amour de Calatrava le Valencien à ce savoir-faire millénaire, qu’il a propulsé au coeur de son univers futuriste. La céramique le lui rend bien, qui garde à ses créations toute leur fraîcheur, les fait briller au soleil et jouer avec la lumière : matériau durable, capable de supporter de grandes différences de températures et, ce qui ne gâte rien, nécessitant peu d’entretien.