DOUX MÉLANGES
Saveurs et couleurs s’associent et font souvent écho aux façades des maisons, aux robes des femmes comme au linge qui sèche en plein air. Les plats sont servis dans une vaisselle en terre brute et naturelle. L’authenticité appartient à la palette de Cotonou.
Le Goût de Cotonou. Ma cuisine du Bénin est un livre dont l’ingrédient principal est l’amour. L’amour qui construit pierre après pierre, souvenir après souvenir, recette après recette. L’amour qui se diffuse à travers des plats synonymes de plaisir autant que de partage. L’amour de son pays, de sa culture, de ses origines. De la dédicace en quatre lignes en lettres fines mais puissantes, qui rendent hommage à sa famille, à la préface d’alain Ducasse, jusqu’à l’avant-propos de Marie-cécile Zinsou, présidente de la Fondation Zinsou qui oeuvre à Cotonou depuis 2005 (dont la mission se veut autant artistique que culturelle, pédagogique et sociale), ce livre est à l’image de Georgiana Viou. Cheffe marseillaise ayant grandi à Cotonou, elle propose ici un voyage culinaire en soixante-sept recettes. Soixante-sept escales qui illustrent la complexité de cette cuisine. « La partition gourmande s’est diversifiée au fil de l’ancien royaume de Dahomey. » Les influences sont multiples, mais la base reste les céréales, les racines, les tubercules. « Comme dans la plupart des pays d’afrique de l’ouest, les “pâtes” constituent des aliments quotidiens essentiels. Il s’agit de sortes de polentas blanches, rouges ou noires à base de maïs, de manioc, ou encore d’igname… Ces dernières sont servies avec des dizaines de “sauces” parfumées à base de légumes, de viandes ou de poissons. On ne recule jamais devant un audacieux mariage entre terre et mer.» À ce point d’amarrage, il faut ajouter la fascination de Georgiana pour la cuisine de rue. « C’est là, dans l’espace public de Cotonou, que l’on peut découvrir les plats emblématiques de l’ensemble du Bénin, dont la cuisine varie du Nord au Sud. » Ces recettes sont le fruit d’une culture dans toute sa diversité, mais aussi d’une histoire singulière. Celle d’une femme béninoise qui, par amour, a choisi de faire sa vie en France, mais qui a conservé intacte le goût de son pays.