LA RÉSILIENCE DU CAMÉLIA
Le camélia, fleur emblématique de Gabrielle Chanel, s’épanouit à nouveau, à Gaujacq, sur les terres des Landes, au nom de la beauté.
LE CAMÉLIA, FLEUR TOTÉMIQUE DE GABRIELLE CHANEL, ÉTERNELLEMENT PRÉSENTE DANS LES COLLECTIONS DE MODE ET DE JOAILLERIE, S’ÉPANOUIT À NOUVEAU SUR LES TERRES LANDAISES. PRATIQUEMENT DISPARU, IL AURA FALLU L’ALLIANCE ENTRE SON EXPERT JEAN THOBY ET LA MAISON CHANEL POUR EN RÉINTRODUIRE LA CULTURE AU NOM DE SA BEAUTÉ. DE LA BEAUTÉ.
La famille de Jean Thoby herborise, depuis cinq générations, entre les collines verdoyantes du Béarn et les rives de l’adour. Dans son jardin conservatoire rassemblant plus de 2000 variétés de camélias, se trouvent deux pieds issus des plantes mères qui auraient été commandées par Gabrielle Chanel. Le Camellia japonica ‘Alba Plena’ est au catalogue de la collection depuis 1864. «Les camélias ont la caractéristique de ne pas avoir de programme de sénescence: génétiquement, ils ne sont pas programmés pour mourir. Donc plus le temps passe et plus la plante est belle et forte, souligne Jean Thoby. En 1998, nous avons commencé une collaboration avec la Recherche de la maison Chanel afin de réaliser des expérimentations, des prélèvements, des mises en plantation… D’observation en essai, à la suite de nombreux échanges avec le laboratoire de phytochimie, nous sommes parvenus en 2009 à mener une première culture du Camellia japonica ‘Alba Plena’». La Ferme aux camélias était née, modèle d’agro-écologie, sans aucun apport chimique, et exemple innovant d’agroforesterie, apportant ombrage et protection contre l’érosion des sols. Philippe Grandry, chef d’exploitation, insiste sur l’harmonie de cet écosystème qui réintroduit à la biodiversité. Au coeur de ses 2700 camélias,
Nicolas Fuzzati, directeur innovation et développement ingrédients cosmétiques de la Recherche de la maison Chanel, implante son laboratoire. «On s’est intéressé au Camellia japonica ‘Alba Pena’ car on avait remarqué que la plante avait une très grande résistance à l’hiver, et en isolant les molécules identifiées, on a trouvé un actif très hydratant. Notre présence sur le terrain et notre expertise scientifique nous donnent un point de vue unique sur le potentiel de la nature au service de la beauté.» Il n’en est pas à son coup d’essai. Trois laboratoires à ciel ouvert existent déjà, un dans les Alpes du Sud avec le solidage et l’anthyllis, un à Madagascar pour la Vanilla planifolia et un autre pour le café vert au Costa Rica. Chacun illustre les engagements pris par Chanel en matière de sourcing végétal : s’inspirer de la nature, le plus abouti des laboratoires. Les «super-pouvoirs» de cette fleur s’expriment dans la ligne Hydra Beauty. «La beauté se cultive», murmure-t-on dans la maison Chanel.
Il s’agit juste d’en prendre de la graine!