COCONS SUSPENDUS
En Occitanie, perchés au-dessus des collines du village de Cabrières, des lodges en bois se sont posés en pleine nature.
En Occitanie, dans l’hérault, perchés en lévitation au-dessus des collines du village de Cabrières, au coeur d’une nature sauvage et préservée, deux lodges en bois, nommés Souki, semblent s’être posés là par hasard. Ils sont le fruit du travail et de la persévérance de Fabien Morcel et Gilles Pascal. Épris de leur pays, ils en déposent la beauté aux pieds de voyageurs de passage.
Impossible n’est pas français ». La devise de la mère de Fabien Morcel résonne dans sa tête. Une tête volontaire et bien faite. Avec son compagnon Gilles Pascal, ils décident de planter au milieu de leur forêt de chênes verts et d’arbousiers deux cabanes en bois à l’architecture contemporaine. Un véritable pari pour eux qui, loin du monde hôtelier, oeuvraient dans l’hospitalisation à domicile. Du courage, deux coeurs à l’ouvrage et le passé de Fabien comme responsable d’une boutique de mobilier contemporain à Béziers. Depuis l’hérault, partir à leur rencontre, c’est serpenter vers Cabrières et ses deux cocons de bois accrochés à la végétation sauvage. «Par respect pour la nature, nous les avons éco-pensés avec du pin issu de forêts durables afin de lutter contre la déforestation et les émissions de gaz qu’engendre l’exploitation des bois exotiques.» Imaginés sur pilotis à flanc de colline avec l’aide d’une agence d’architecture, ils sont comme deux coques en bois retournées dont la géométrie des volumes est entièrement orientée vers le paysage. Depuis l’intérieur, la structure vitrée, prolongée par une terrasse suspendue sur l’horizon, promet de suivre la course du soleil. Un spectacle imaginé par Fabien grâce au jeu d’un rideau sculptural qui occulte tout l’espace d’un coup d’interrupteur. Une prouesse technique: «Pour coulisser le rideau d’un seul tenant, je souhaitais un rail motorisé unique parcourant le long du plafond à la fois un angle droit puis une pente voûtée. Après avoir essuyé refus ou incompréhension de la part de spécialistes, je me suis tourné vers Frédérique Vialla, de la boutique Décoration et Intérieur, à Vendargues. Ancienne habituée des décors de films, elle a inventé une technique avec l’aide de professionnels d’effets spéciaux. Après dix-sept jours de travail à six pour assembler les rails et coudre les quatorze mètres de tissus sur place, l’émotion fut grande quand le rideau a fonctionné!» Aujourd’hui, il dévoile d’un geste une architecture de l’épure au service du panorama. De la chambre sur estrade avec salle de bain plongeante sur l’extérieur, du salon avec vue à la terrasse suspendue avec cuisine extérieure et Jacuzzi, se croisent, sur fond de formes arrondies et de coloris choisis, lustres aux oiseaux «Perch Light» d’umut Yamac et tapis «Walking on Clouds» ou «Menagerie» de Moooi, canapé « Botero » de Damian Williamson pour Zanotta, lits «Ghost» de Paola Navone pour Gervasoni ou «Bio-mbo» de Patricia Urquiola pour Cassina, tables basses «Olo» de Mogg ou «Gau» de Treku, et mobilier extérieur signé Tribu. Plus loin, une terrasse avec piscine naturelle et coin repas équipé d’un brasero, permet à Fabien et Gilles de cuisiner pour leurs hôtes les produits de la région associés à des propositions oenotouristiques et gastronomiques, dans le sillage de celles du Clos du Temple voisin – le rosé vermeil de Gérard Bertrand, élu meilleur au monde, pour qui l’architecte François Fontès construit un chai – et de la philosophie de la belle table étoilée d’äponem, à Vailhan. Une vision de l’essentiel qu’ils partagent avec la cheffe Amélie Darvas et sa sommelière Gaby Benicio. Un engagement envers une région autour de laquelle tous se sont unis pour qu’elle rayonne au-delà des collines du pic de Vissou.