Hyères, la belle balnéaire
Elle émerge d’un foisonnement de corolles et de palmes… Normal: grâce à son ensoleillement record, la ville fut un véritable laboratoire horticole, réussissant l’acclimatation de sujets exotiques comme les mimosas, les cactées ou les palmiers. C’est, aujourd’hui encore, le royaume de la fleur coupée – rose, iris, pivoine ou violette impériale. Dès la fin du XVIIE siècle, l’arrivée de riches hivernants européens, attirés par la douceur du climat, provoque la mutation architecturale de Hyères, qui se dote d’hôtels cossus et de demeures extravagantes, toujours très bien conservées. Des personnalités anglaises, la reine Victoria, Robert Louis Stevenson, Edith Wharton, choisissent d’y séjourner. En 1923, Charles et Marie-laure de Noailles propulsent la petite cité dans la modernité, en bâtissant une villa dont l’aura créative est toujours vivante. Puis arrivent les congés payés. La ville, qui longe la mer sur trente-neuf kilomètres et donne accès aux îles d’or, devient une destination balnéaire prisée des estivants. Aujourd’hui, le charme de la doyenne des stations climatiques de la Côte d’azur est intact. Ses vieux quartiers, accrochés à la colline du Castéou, dominent la rade qu’enserrent le cap Bénat et la presqu’île de Giens. Mais Hyères, irriguée par une infatigable vitalité artistique, ne se repose pas sur ses lauriers (roses): toute une nouvelle génération de créateurs, hôteliers, commerçants, restaurateurs, s’attache à perpétuer un héritage fait de joie de vivre et d’esprit d’avant-garde.