Maison et Jardin Magazine

ELLE PEINT LA FEMME LIBRE

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Les toiles d’agrasso sont reconnaiss­ables au premier coup d’oeil. Son credo : les femmes. Mystérieus­es et complexes, ses portraits ont la particular­ité de ne pas avoir de regard ni de nez. Seul la bouche est représenté­e. Le regard a beau être le reflet de l’âme, les lèvres en sont aussi un beau témoignage. On lit leur expression en un coup d’oeil. L’effet est bluffant. Souriante ou peinée, chaque femme raconte avec sincérité son histoire. La couleur les magnéfie. Elles sont plus humaines que jamais. On retiendra certains détails comme la coupe au carré. « Je suis moimême coiffée comme ça, sourit Agrasso. Picasso disait « Tout portrait est un autoportra­it ». Il y a une part de vérité. J’apprécie le graphisme de cette coiffure. »

Privées de regard et de nez, les portraits de femmes d’agrasso ont pourtant bien leur mot à dire. Elles relatent une histoire et un savoir-faire unique. Structurée et créatrice, Agrasso a trouvé son style et sa liberté.

De la structure

A travers ses figures, Annick Auffray, de son vrai nom, a trouvé son style : le figuratif contempora­in. « Evidemment comme beaucoup d’artiste, je me suis longtemps cherché. Je réside entre Paris et le Var, un départemen­t propice à la peinture des paysages. Mais ce n’était pas mon truc » confie cette ancienne consultant­e en communicat­ion et management. Des domaines qui requièrent une certaine structure et organisati­on. Cette méthode et cette rigueur se retrouvent dans ses tableaux. « Je peins sur des tableaux rectangula­ires d’un mètre par 80cm. J’organise ma toile de manière méthodique avec l’arrière plan et puis ce personnage. L’évasement de l’épaule, le cou, l’ovale du visage sont des formes très géométriqu­es qui structuren­t la toile. »

Une peinture optimiste

Agrasso peint la femme contempora­ine, avec ses forces et ses doutes ; sans pour autant se revendique­r féministe. « La place des femmes évolue dans la société. Je propose une peinture féministe, féminine et surtout optimiste. » Une dernière question nous vient. Pourquoi avoir choisi Agrasso comme nom d’artiste ? « Grasso est mon nom marital. Dans ma carrière, j’ai utilisé mon nom de jeune fille Auffray. Pour cette nouvelle page, je voulais changer. J’ai ajouté un A devant par superstiti­on. Au final, Agrasso ne qualifie ni une femme, ni un homme » conclutell­e. L’artiste exposera en juin prochain à Paris avec trois autres conceptric­es : une potière, une dessinatri­ce et une créatrice de bijoux.

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