Maison et Jardin Magazine

LA MALICE ET LA LIESSE DE L’IMAGINAIRE

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Après avoir goûté à tous les matériaux modernes, c’est en créant et réalisant des masques et des marionnett­es que Dominique Perréard a perfection­né sa technique du papier mâché. A la fois déroutante­s et charmantes, exprimant la joie et la liesse, les oeuvres de cet artiste,

d’une incroyable diversité, ne vous laisseront jamais indifféren­t.

Succession de visages, de figures, qui se dévisagent, pendant l’enchaîneme­nt rythmé de leur immersion dans le monde de l’apparence, celui de Dominique Perréard. Un artiste qui a testé tous les matériaux envisageab­les, du polymère au célastic, pour en revenir encore et toujours au papier, pour un résultat magique. Figures, rendues sensibles par le jeu des matières, qui coopèrent pour installer dans l’évidence… un nez, un regard, une attitude non attendu.

« Le papier est une matière première disponible à tous les coins de rue, qui se travaille aisément et adopte à volonté les textures, les formes, et les visages que l’on veut créer. La variété des utilisatio­ns est infinie et pour ainsi dire illimitée, explique Dominique. Je travaille souvent sur des séries : « Les foules », « Pas de d’eux », « Visages », « Des Figures », etc. Chaque tableau est comme une pièce de théâtre avec ses actes et ses décors, sa scénograph­ie, sa mise en scène, ses costumes et ses personnage­s. »

Une étude de l’imaginaire

Le travail commence par un modelage en argile sur lequel ensuite est posé le papier enduit de colle, en plusieurs couches. Quand celui-ci est sec comme du carton, il peut être retiré du modelage. La phase suivante étant la mise en couleurs. Malaxer le papier en pâte pour en incruster les reliefs ici où là ; imprimer des empreintes dans les moules de plâtre avec du papier mixé, lié avec de la colle... S’essayer dans des alliances inédites, durcir une aquarelle avec de la gouache, ou un trait de fusain, lustrer avec un jus léger de couleur acrylique… tous les cheminemen­ts sont possible pour un résultat extraordin­aire.

Le talent de l’artiste s’exprime comme une progressio­n et une rencontre avec des personnage­s oscillants entre songe et réalité. Ici pas de peintures lissées où chaque visage reste fidèle à lui-même, mais des figures dont l’aboutissem­ent est donné en pâture à l’imaginaire de chacun. Les reliefs inattendus heurtent les lumières pour que les ombres s’incrustent dans les rugosités et les couleurs. Des peintures qui expriment une joie, une danse des matières, des matériaux, des formes et des couleurs qui nous dynamisent et inscrivent un sourire dans le spleen de nos lassitudes.

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