LA DISTANCIATION ET LE MOUVEMENT
Après une formation de graphiste, Stéphane Lejeune a décidé, au début des années 2000, de changer de voie, pour se consacrer pleinement à la peinture. Il a posé ses pinceaux à l’atelier Las Meninas, à Ixelles, au sud de Bruxelles.
L’art du mouvement
Le nu représente une bonne part de son travail, inspiré notamment des représentations du corps en mouvement du Caravage. Si les êtres nus chez l’artiste milanais sont fortement réalistes, Stéphane Lejeune recherche une vivacité plus épurée. « L’idée est de capturer un instantané du corps en action en utilisant le moins de traits possibles. » Ses lignes de couleurs se rejoignent avec parcimonie en conférant à ses formes des détails précis qui traduisent une impression d’humanité et de vie. Le modèle semble ainsi sortir de la toile en y déposant son empreinte distincte.
L’artiste Belge Stéphane Lejeune travaille à la fois sur papier et toile à l’encre et sur ordinateur. Ses oeuvres contrastées revisitent le mouvement du corps et apportent un autre regard sur la ville.
Mirages urbains
La deuxième série d’oeuvres de Stéphane Lejeune consiste en des toiles et des infographies consacrées à l’architecture des villes. « Tout est parti d’un voyage sur le Transsibérien, raconte-t-il. Mes photos de villes à l’abandon, comme mortes, reconquises par la nature sont un point de départ. Les clichés d’origines se perdent dans les tableaux. » Soucieux d’utiliser les nouvelles technologies pour construire un nouvel univers, l’artiste apprend à retoucher, à mélanger et retravailler ses clichés et façonne un monde étrange et perturbé.
Le principal ressenti d’un voyage en train réside, selon Stéphane Lejeune, dans la distanciation du regard du spectateur. « Je joue avec les contrastes, à la frontière entre le réalisme des photos et l’abstraction et le figuratif apportés par le montage. Je réfléchis ainsi à l’errance, au rapport que l’homme entretient avec la nature ainsi que la confrontation de la nature avec l’architecture. » Il fait entrer ainsi la ville dans une dimension nouvelle à travers une tempête de neige, ou l’incursion soudaine d’une végétation sauvage dans un cadre urbain.
Stéphane Lejeune sera exposé au Concept Store Gallery de la Baule du 16 au 29 juin ainsi qu’au Woluwe Art Shopping (Bruxelles) du 1er au 7 octobre.