Maison et Jardin Magazine

LE COACHING PAR LA PEINTURE

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« Ma maladie, c’est mon amie ».

Cette philosophi­e de vie a été adoptée par Cécile Gervais, artiste peintre. Atteinte d’une sclérose en plaque, elle a fait de cette pathologie une force. Pleine de vie et de fantaisie, elle a fait de son atelier un

lieu d’accueil et d’optimisme.

Il y a des rencontres qu’on aimerait prolonger tant elles sont enrichissa­ntes et instructiv­es. Notre entretien avec Cécile Gervais aurait pu durer des heures tellement son parcours de vie est singulier et poignant. Il a démarré par des questions simples relatives à son métier : la peinture et a dévié sur un tout autre sujet : celui de la maladie qui s’est transformé­e en une force artistique incroyable. Originaire de Valencienn­es, dans le Nord de la France, Cécile Gervais a commencé à peindre à l’âge de 9 ans. Elle s’est très vite orientée dans des études artistique­s. « Je suis restée l’outsider. J’ai tenu à conserver ma patte. Je m’autorise certaines touches qui sont pas forcément autorisées dans l’art. Mon inspiratio­n me guide » confie l’artiste qui réside, aujourd’hui, à Voiron en Isère. Kandinsky, Matisse, Salvatore Dali, Picasso , Frida Kahlo sont des artistes qui l’inspirent.

« Je suis coloriste et je m’inspire des positions ou des scènes de vie » décrit l’artiste. Cécile Gervais aime mettre des formes et des couleurs sur les émotions. Son ressenti prédomine. Elle exprime aussi ses sentiments à travers l’écriture. Elle a publié un livre très personnel intitulé La vie d’un trèfle édité aux éditions Opéra. « J’avais un besoin de raconter mon histoire. J’ai été adoptée avec ma soeur par ma tante et mon parrain, enfant. J’entretiens de très bons rapports avec eux, je les appelle même « papa » et « maman ». Je considère leurs filles comme des soeurs. »

Les talons hauts plutôt que le fauteuil roulant

Elle y évoque aussi sa maladie : la sclérose en plaque, diagnostiq­uée quand elle avait 33 ans. « A l’époque, je souffrais d’une méningite. L’annonce de cette deuxième maladie m’a littéralem­ent bouleversé­e. J’ai voulu trouver des solutions alternativ­es au traitement à la cortisone. » L’artiste se plonge alors dans le bouddhisme et entreprend un voyage en Inde, en 2003. Le périple se passe mal et Cécile tombe dans le coma en pleine campagne indienne. Il faudra sept heures de voiture pour la conduire au premier hôpital. « J’ai passé 24 heures entre la vie et la mort. J’ai réussi à m’en sortir. Je suis revenue transformé­e de ce voyage. » Plus philosophe que jamais, l’artiste a repris le moral et a décidé de faire de cette maladie : une alliée. « Je préfère les talons au fauteuil roulant. Lors de crise, je garde le moral, je me pomponne et je sors en ville avec des talons hauts. Je sais que si je tombe, il y aura toujours quelqu’un pour me ramasser. » Cet optimisme, elle le transmet aux visiteurs qui viennent lui rendre visite dans son atelier, installé dans sa demeure art déco. « J’explique ma façon de voir les choses. La peinture est un prétexte pour aider à libérer ses émotions. De cette manière, j’aide les autres à extérioris­er leurs soucis. » Alors comme, elle aime le dire « Osez sonner ! »

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