DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
Christophe Prades a toujours admiré les artistes capables de traverser les modes et les canons esthétiques de leur époque. Passionné par Fuchs, Dix ou Balthus, comme eux il possède un style et une technique hors du temps qui ne laissent pas indifférent.
Cet artiste peintre hors du commun travaille essentiellement sur des miroirs qu’il choisit volontiers anciens, dans un cadre riche et travaillé. Ses visages d’outre-monde semblent jaillir comme des spectres, enfermés derrière la paroi lisse et infranchissable qui a capté l’âme de ceux qui s’y sont reflétés, ont laissé une part d’eux-mêmes, mêlant souffrances, peurs, amour, vices et fierté… L’artiste réinvente ainsi le « memento mori ». Le travail sur le miroir se fait par couches, sur une base de pigment recouverte d’une résine pour obtenir une surface en trois D sur laquelle il retravaille en acrylique. Sous ces couches successives, le miroir est insoupçonnable. « Ce qui m’intéresse dans le miroir, c’est d’obtenir un effet de transparence que je n’aurais pas sur une toile. Je m’adapte à la taille des miroirs. Je laisse aussi une part au hasard. Selon les coulures que j’obtiens de la résine, je vais adapter mon portrait par rapport à ces effets qui sont le substrat du support. »
Des oeuvres synthèse des fantasmes, des rêves et des aspirations de l’artiste
Des teintes très sombres, fantômes et ombres qui se détachent, avec des effets pâles, en un portrait qui se veut un arrière fond du miroir. Emprisonnée dans le cadre, une entité réelle qui possède sa vie propre dans une autre dimension… Christophe Prades s’inspire de ce qu’il lit, de ce qu’il voit au cinéma… des personnages qui émergent des vies emmagasinées au fil des décennies par le miroir. Chaque création est une sorte de viatique, un objet protecteur pour la personne qui s’en porte acquéreur. Ses peintures se veulent des objets totémiques, des sortes d’attrape-rêves permettant de circuler entre les différents mondes spirituels car l’art doit être un moyen de guérir l’être humain et non pas une manifestation de son égo. Des « miroirs magiques », portes d’un autre monde où l’âme et le regard se perdent pour mieux se retrouver.
Artiste de l’irréel, médium d’un passage entre les dimensions, Christophe Prades aime travailler sur des miroirs. Ses peintures se veulent des objets totémiques, des sortes d’attraperêves permettant de circuler entre les différents mondes spirituels avec des portraits sombres, sortes de fantômes de l’âme, sur des effets de transparence qui ne les rendent que plus vivants.