DES SCULPTURES ENTRE CÉRÉBRALITÉ ET PHYSIQUE
Jean-etienne Michel est un sculpteur autodidacte passionné par la matière et ses alliages. Dans son atelier de Bourgogne, il aime s’essayer à différents matériaux pour sculpter des portraits
hors du commun.
M Mes sculptures sont témoins des moments forts de ma vie et donnent accès à mon univers intérieur. » Cette phrase pleine de poésie et de douceur est de Jeanetienne Michel, papa de deux enfants. Agé de 48 ans, ce professeur de sciences physiques partage sa vie entre les salles de classe et son atelier de sculptures, installé en Bourgogne, à quelques kilomètres de Dijon. Sa passion a démarré à 18 ans par la taille du bois. En 2001, l’artiste participe à sa première exposition. Il se prend au jeu et enchaine plusieurs dates. « La sculpture a pris de plus en plus de place dans ma vie. Elle est un refuge. La matière me passionne par la diversité de ses propriétés physico-chimiques » confie ce scientifique.
Un mariage de plusieurs matériaux
Son inspiration se traduit directement sur la pierre. Il ne fait aucun croquis au préalable. « Les détails viennent en même temps que l’on taille. Mes sculptures naissent du mariage de divers matériaux, bruts ou polis, telle l’alliance du métal, de la pierre, de la terre ou du bois. Elles sont l’expression d’une inspiration classique et d’un traitement moderne de la matière. » Jean-etienne Michel se plait à la composition de portraits. Il apprécie travailler sur le marbre de carrare. Cette pierre peut être façonnée de manière brute ou être polie. Les expressions sur les visages peuvent être plus ou moins marquées. Le sculpteur apprécie les oeuvres de Constantin Brancusi, de Rodin ou encore de Camille Claudel. Véritable échappatoire, ce cérébral peut passer des heures dans son atelier. « Je deviens sculpteur qu’à partir du moment où je me laisse moi-même sculpter par quelque chose qui me dépasse, autrement dit je dois être continuellement dans une attitude d’écoute intérieure. » En tant qu’enseignant, voudrait-il un jour partager sa passion avec des élèves ? La réponse est non. « Je suis un autodidacte. Il me serait bien difficile d’enseigner un tel art. » Son travail sera visible, cette année, à Paris dans une galerie d’art de Saint-germainDes-prés.