Maison et Jardin Magazine

PEINTRE ET POÈTE

Daniel Blondeau eut une courte mais fulgurante carrière artistique et s’est révélé un peintre sensible et un poète émouvant.

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Originaire du Nord de la France, fils de mineur de fond, Daniel Blondeau connut la misère et la maladie. Lors de la perte de son père adoptif, il écrit un texte émouvant et triste, empreint de dignité. A la fin des années 50, après une jeunesse traversée par une terrible guerre, Daniel Blondeau s’installe sur la Côte d’azur, loin de sa famille qui lui manque. Commence alors une période d’intense création, inspirée par la lumière et la douceur du Sud. Paysages et marines, rêves d’ailleurs sont ses sujets de prédilecti­on. Mais il n’oublie pas les souffrance­s endurées et peint des toiles fortes et violentes sur les horreurs de la guerre. Son humanisme et son sens aigu de la justice transparai­ssent dans des oeuvres telles que « Noirs » dans laquelle il juxtapose l’image d’un mineur de fond gris et suffocant, prisonnier d’une vie triste et sans chaleur à celle d’une belle jeune femme Noire riant aux éclats sous le soleil d’afrique. Ses rêves d’évasion sont aussi très présents dans son oeuvre et tel le Douanier Rousseau, il peint des scènes imaginaire­s qu’il n’a jamais vécues, comme ce « Pêcheur au trident » qu’il imagine debout et libre, concentré sur son geste. Sa peinture n’est pas décorative, c’est le message d’un homme sincère, un homme de son temps, qui exprime ses joies et ses douleurs à travers ses toiles. C’est une oeuvre « cri du coeur ». Daniel Blondeau peint pour exorciser ses malheurs, pour apaiser sa douleur, mais aussi en hommage à son héros, Guynemer. La toile qu’il peint alors est toujours exposée à l’ecole de l’air de Salon de Provence. Après le bouillonne­ment créatif et l’enthousias­me de la jeunesse, il fait le choix difficile d’abandonner la peinture et de se consacrer entièremen­t à sa famille et à sa carrière de professeur. Stoïque et résigné, il sut s’élever jusqu‘au bout au-dessus de la fatalité. Tel le loup d’alfred de Vigny, il pensait :

« Fais énergiquem­ent ta longue et lourde tâche Dans la voie où le sort a voulu t’appeler. Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »

L’oeuvre créative de Daniel Blondeau est une fulgurante et bouleversa­nte parenthèse dans la vie d’un homme qui sut accepter en silence sa destinée.

Daniel Blondeau repose à Cannes, près de la mer qu’il a tant aimée. Pour mieux connaître l’artiste et découvrir son oeuvre, rendez-vous au Salon des Indépendan­ts qui se tiendra au Grand Palais à Paris, du 12 au 17 février 2019 dans le cadre d’art Capital.

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