IL DONNE VIE À SES TOILES
Aym est obstétricien le jour et peintre amateur la nuit, ou l’inverse en fonction de ses gardes. Il a choisi l’abstrait pour fuir la pression du quotidien.
Aymeric Mantel alias Aym a un parcours atypique et surprenant. Généralement, les portraits d’artiste suivent une trame similaire, celle d’une passion qui a démarrée dès l’enfance et qui est devenue une activité à part entière. Les plus chanceux en ont fait leur métier et les autres ont préféré rester dans l’ombre tout en exposant leurs oeuvres de temps en temps. Aymeric n’est pas du tout dans cette lignée. Il n’a pas suivi les Beaux-arts mais son cursus révèle une attirance très forte pour la vie… L’homme de 53 ans est gynécologue-obstétricien à la maternité franco-britannique de Levallois. « Mon métier est très prenant et exigeant. Avec l’expérience, j’ai appris à gérer les urgences et à accueillir du mieux possible les bébés » déclare le chirurgien. Le médecin a développé une nouvelle spécialité : la peinture, il y a quatre ans. De la salle d’accouchement à son atelier, il ny a qu’un pas. « Je vivais une période compliquée dans ma vie. A cette époque, je cherchais un moyen de m’évader et d’extérioriser mes émotions. »
De l’abstrait coloré
La peinture arrive comme un déclic, à Londres en visitant la Tate Modern. « Je me suis arrêté sur un des tableaux de Dali. J’ai eu envie à mon tour de peindre. » La pudeur et la douleur façonnent ses premières toiles. La passion a pris le relais. Le peintre propose un travail abstrait et très coloré. « A mes débuts, je proposais des formes très géométriques et mesurées. Puis j’ai opté pour le lâcher prise. » Aym suit le même cheminement dans chacun de ses tableaux. « Je pars d’une idée et je me laisser aller. Pour peindre, je m’isole. J’ai besoin d’être seul. » Le peintre expose régulièrement son travail. Il a trouvé une nouvelle reconnaissance dans les yeux de son public. « Partager des émotions avec le spectateur est très stimulant. » L’art prendrait-il le pas sur la médecine ? « L’obstetrique est un métier extraordinaire, vital pour moi. Mais j’avoue, la peinture m’attire toujours plus. »