AU FIL DE L’AQUARELLE
Les travaux d’annie Chemin sont un appel à la sincérité. Le signe d’une artiste qui ne triche pas.
Cela
fait une vingtaine d’années qu’elle peint. Paysages et natures mortes sont magnifiés par ses travaux. Annie Chemin a fait de l’aquarelle la personnification de son talent. L’artiste y a trouvé cette liberté qu’elle aime à cultiver. « J’ai commencé par peindre à l’huile, puis j’ai appris le dessin et me suis initiée à la gravure», rappelle Annie Chemin. Mais c’est bien par l’aquarelle que celle-ci s’accomplit totalement dans son art. « L’aquarelle est transparente, avec elle on ne triche pas, affirme-t-elle. Chaque trace de pinceau reste visible. Tant mieux ou tant pis… la modestie est requise. J’aime l’aquarelle pour la lumière particulière qui en émane, pour sa simplicité et pour ce qu’elle dégage d’intimement humain. »
La force de l’eau
« Le petit ponton » (série « Hivers ») nous convie aux plaisirs de la neige, dans un environnement marqué par un blanc immaculé, où l’atmosphère apparaît tout à la fois comme étrangement décalée et, dans le même temps, infiniment proche. De son côté, « Peuplier, ciel d’orage » (série « Paysages imaginaires ») nous propose d’accoster des territoires vierges au moment même où un calme souverain s’apprête à être déchiré par les pluies à venir. Quant à « L’assiette de pêches » (série « Natures mortes »), elle nous dévoile toute la poésie d’un fruit, qu’à l’évidence, on ne dégustera plus de la même manière.
« Mes tableaux sont tout autant l’aboutissement d’un projet mûri que celui de cette part de hasard vers où l’eau m’entraîne, révèle Annie Chemin. C’est d’ailleurs, là aussi, que résident la spécificité et la force de l’aquarelle. L’eau impose son tempo. Je m’accorde à ses désirs. La création est un jeu, entre l’eau et mon dessein, qui m’emmène vers une oeuvre que je n’imagine pas toujours. Chaque élément finira par trouver sa place. »
Annie Chemin expose, aujourd’hui, tant en France qu’à l’étranger. Son imaginaire est universel.