L’ART, À CONTRE-EMPLOI
Exposé dans des galeries à Paris, à l’hotel Pashmina à Val Thorens, Hong Kong et New York en collaboration avec la parfumerie « Perfumarié » à Soho, “Room On Fire Project” demeure une des oeuvres les plus emblématiques de Gabriel Beghi. « J’ai pris l’habitude de réfléchir sur le thème de la multifonctionnalité, raconte-t-il. Je souhaite aussi intégrer de la végétation à mes créations. » Le jeune homme, inspiré depuis toujours par la nature, attiré par le monde sous-marin, semble avoir hérité du « don » de sa grand-mère pour la sculpture en terre cuite. « Mes matières de prédilection restent le grès médocain, particulièrement résistant au gel. J’utilise également de la faïence d’espagne, créant un rendu blanc mat et marron mat ». Dans la lignée de Gaudi ou de Zaha Hadid, il s’applique, dans ses créations, faites intégralement à la main, sans tour, à offrir à chacun la possibilité de se les approprier selon ses humeurs, ses goûts ou les saisons (intérieur, extérieur).
Bien plus qu’une lampe, un éclat, un repère, une pensée, “Room On Fire Project” projette un jeu d’ombre et de lumière dans la
pièce à la manière d’un feu ardent. « À l’intérieur, il est tout à fait possible d’y faire pousser des plantes grimpantes ou d’y piquer des fleurs. L’intégration d’un diffuseur d’arômes permet à sa fumée de se propager ». Gabriel Beghi décline cette invention sous la forme de deux autres réalisations apparues au gré des aléas. « Un jour, en sculptant ma première grande lampe, celle- ci s’est effondrée. De cette “erreur” est né “Le Corail”, un dispositif pour plantes (cache-pot/vase) et lumineux, en y plaçant une bougie ou une ampoule reposant sur un socle en liège ». Pour son projet “Aglae”, il regroupe un ensemble de vases/bougeoirs s’inspirant des éponges sous-marines.
Il s’essaye également à la technique de la lithographie sur papier à partir de ses photographies. « Je suis fasciné par la réflexion, la différencier de la réalité n’est pas toujours évident, il m’arrive encore de les confondre sur certaines photos. » Ses créations uniques sont imprimées sur papiers, tissus et bois. « Le bois est une toile vivante, il évolue avec le temps. »
Gabriel Beghi, diplômé en architecture d’intérieur et design (France) et d’art (New York), partage sa vie entre les États-unis et son atelier dans la région bordelaise. En intégrant des problématiques importantes de notre époque, ce sculpteur s’est hissé parmi les artistes à renommée internationale.