Maison et Jardin Magazine

ÉLEVER L’OBJET AU RANG D’ART

En Sologne, l’artiste céramiste Bénédicte Montier met un art traditionn­el japonais, le raku, au service de ses inspiratio­ns contempora­ines.

- www.ceramiste-sculpteur-raku.fr

La vocation pour la céramique, de Bénédicte Montier Desmier de Chenon l’a touché tardivemen­t, à 50 ans. L’artiste a suivi, trois années durant, une formation auprès d’un céramiste à Bourges. Une fois la technique du raku acquise, cette

ancienne Parisienne, installée en Sologne, avait trouvé sa voie d’artiste. « Le raku est une méthode de cuisson des poteries inventée au XVIE siècle au Japon », explique la céramiste. Elle consiste à faire chauffer l’objet en terre modelé une première fois, huit heures, en montant progressiv­ement jusqu’à 1000 degrés, jusqu’à obtenir un biscuit. Ensuite, il faut émailler la pièce, et la remettre deux heures pour remonter de nouveau à 1000 degrés. « En fin de cuisson, lorsque je sors la sculpture du four, le choc thermique craquelle l’émail. L’objet est aussitôt plongé dans la sciure de bois et enfumé. Les craquelure­s s’enfument et apparaisse­nt alors sur l’oeuvre. »

L’objet culte immortalis­é

Dès son origine, le raku servait à confection­ner des bols pour la cérémonie du thé. Dans l’atelier de Bénédicte Montier, d’autres intentions se distinguen­t. L’artiste explique qu’au- delà du travail de sculpture, le raku reste un art aléatoire : « Avant la cuisson, j’ignore l’apparence exacte que vont prendre les craquelure­s sur la sculpture. J’aime travailler des objets contempora­ins emblématiq­ues. Mon tube de peinture neuf de 70 cm est sorti du four avec le charme de l’ancien, un supplément d’âme. C’est une façon pour moi d’immortalis­er un objet fétiche, qui représente pour moi le summum de l’art. » Aussi, elle s’efforce de prendre pour modèle des objets qui ont marqué notre siècle et qui sont capables de se transforme­r dans un but décoratif : une paire de chaussures Converse, le chien Snoopy, des instrument­s de musique, des trophées de chasse, des poissons, etc. Bénédicte Montier estime avoir encore « beaucoup de choses à explorer » dans son art. Ses oeuvres sont régulièrem­ent exposées aux Puces de Saint-ouen, en région parisienne en Sologne et aux États-unis, à Miami. Elles sont sollicitée­s dans toute la France à tel point que l’artiste réalise également des commandes privées.

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