ENGOUEMENTS URBAINS
Les paysages urbains l’inspirent. Leur énergie, leur vivacité, les scénarios qui s’y déroulent. Découverte d’un photographe qui capte le vivant.
«La rue est un théâtre vivant ». C’est cette vision qui anime, depuis l’adolescence, le photographe francogrec Polyvios Anemoyannis. Le goût pour les images s’empare de lui lorsque, à l’âge de seize ans, son père lui offre un polaroïd pour son anniversaire. Ce n’est que le début d’un attrait qui ne cessera de grandir.
À dix-huit ans, l’artiste en devenir quitte la Grèce pour entreprendre des études d’ingénieur en Grande-bretagne. Deux ans plus tard, il s’envole pour les ÉtatsUnis. C’est là-bas, dans les rues de Saintlouis, de Boston, puis de New-york qu’il se passionne pour les paysages urbains et que débute le « vrai commencement de la photo ». Les marchés, les centres villes, les parcs, sont ses lieux d’inspiration et de création.
Ses voyages en Europe, au Sénégal ou encore au Mexique renforcent son inclination pour la photo de rue où, à l’instar du théâtre, un scénario se déroule, certes « inconnu et chaotique », mais dans lequel il y voit de l’ « harmonie ». Cette vivacité l’intrigue, le passionne. « Je décris la vie qui se déroule devant mes yeux en y injectant ma sensibilité artistique », explique-t-il. Finalement, Paris devient son lieu d’ancrage et il découvre « la ville de Robert Doisneau » en arpentant les beaux quartiers mais aussi, et surtout, les rues des quartiers populaires telles celles de Barbès, de la Goutte d’or, de Belleville, de Ménilmontant. Pendant quelques années, Polyvios Anemoyannis met son énergie ailleurs que dans son art, puis il y revient, avec force. Le photographe se saisit de son appareil et capte, de façon brute, sans les travestissements que proposent photoshop. Pour lui, c’est l’unique façon de demeurer fidèle à ce qu’il voit.
En 2019, il intègre l’agence Hans Lucas en tant que photojournaliste indépendant. Il couvre depuis l’actualité sociale et ses photos sont publiées dans la presse en France et à l’étranger.
Aujourd’hui, Polyvios Anemoyannis produit des reportages photographiques sur les mutations des métropoles, tels que Paris Far East ou encore Athènes diamant brut et New York City 1989. Il réalise parallèlement des séries artistiques comme La Fugacité du bonheur, Réflexions - La poésie d’une ville, Balades nocturnes... Régulièrement exposées, elles sont le miroir de la réalité, teintées de son regard d’artiste.