L’ALLIANCE DE LA TERRE ET DU VERRE

Entre jeux de transparences et d’opacités, les oeuvres de la sculptrice Isabelle Mossuz nous invitent au rêve. Rencontre avec une artiste qui ne cesse d’apprendre.

L «a création m’est indispensable. Elle l’a toujours été ». La sculptrice Isabelle Mossuz fait partie de celles et ceux qui savent, au fond d’eux, que l’art leur est autant nécessaire que l’air qu’ils respirent. Ce n’est pourtant pas, à l’âge où l’on choisit ses études, le chemin qu’elle emprunte. « À l’époque, les Beaux-arts étaient vus comme un lieu de perdition absolu ! » raconte-t-elle en riant. Poussée par sa famille, elle s’oriente donc vers la biologie, « plus sérieuses ». Isabelle Mossuz saura en tirer parti.

Ce n’est que plus tard, lorsqu’elle a fondé sa famille et que son besoin de créer, et d’apprendre, est toujours aussi tenace, qu’elle décide d’aller au bout de ses désirs. Elle étudie alors aux Beauxarts de Troyes. L’artiste, toujours en mouvement, continue ensuite son parcours à Saint-etienne. C’est là-bas, auprès de l’association Renc’art, qu’elle peut assouvir son envie de travailler les volumes. Pendant dix ans, elle y apprend la céramique et y anime des ateliers. Forte de ces acquis, c’est à Lyon, dans l’intimité de son cocon familial, qu’elle crée son propre atelier et commence, petit à petit, à exposer. Au fil du temps, ses expositions deviennent plus importantes, tout comme son envie de s’ouvrir à d’autre processus créatifs. C’est le travail du verre qui l’attire. Un apprentissage au sein de l’académie de Lyon lui permet de mettre son idée en pratique : jouer sur la transparence, la délicatesse du verre et l’opacité, la robustesse de la terre.

Les oeuvres d’isabelle Mossuz sont empreintes de son quotidien. « Mon inspiration vient de ce que je vois dans la vie de tous les jours, de ce qui m’interpelle ou de ce qui me choque », expliquet-elle. Elles sont aussi empreintes de ses études scientifiques. Car l’artiste a gardé de ses années en biologie une façon de penser. « Elles m’ont appris à regarder la nature autrement » analyse-telle. Si bien que lorsqu’elle regarde des montagnes, elle n’y voit pas une élévation du sol mais « des plis et des strates ».

Toutes les créations d’isabelle Mossuz partent d’une idée qui se construit, étape après étape, grâce au dessin. Si la technique la guide parfois dans leur réalisation, jamais elle ne la freine. Elle parle d’ailleurs d’« évolution ». Ce qui ne change jamais ? Son envie de faire rêver les autres.