Nîmes, cité singulière
BIEN PLUS QU’UNE «ROME FRANÇAISE»
Ville d’art et d’histoire, Nîmes peut s’enorgueillir d’un patrimoine remarquable, dont les monuments les plus anciens et les plus prestigieux datent de l’antiquité romaine. Un legs que ses habitants ont su préserver, et auquel ils n’ont cessé de rendre hommage au fil des siècles en s’en inspirant. Ainsi en est-il, par exemple, des motifs ornementaux déclinés sur ses façades : frise de rinceaux et autres têtes de lion visibles dans les décors de la Maison Carrée, qui se retrouvent aux frontons des hôtels particuliers, ou encore, arcades des Arènes réinterprétées dans les cours intérieures.
Coeur de ville préservé
Cette conscience patrimoniale s’est perpétuée jusqu’à nos jours, avec l’établissement en 1984 d’un secteur sauvegardé de 43 hectares, qui englobe l’ensemble du centre médiéval. Ici, la ville offre son plus beau visage. Ses façades ont été enduites de teintes locales, palette de jaunes, d’ocres et de beiges ; les menuiseries peintes en gris, en vert ou en bleu ; ses devantures commerciales contraintes à une sobriété respectueuse…
Des charmes cachés
Sobriété également des hôtels particuliers élevés ici entre les XVIe et XVIIIe siècles, époque florissante de l’industrie de la soie. Discrètes, les façades ouvrent généralement sur des passages voûtés qui mènent à des patios intérieurs, véritables trésors d’architecture, qui témoignent de la richesse de leurs propriétaires. Autour de ces cours centrales, l’habitation s’organise sur le modèle des anciennes villas romaines, loin de l’archétype entre cour et jardin des hôtels particuliers à la française. Cette organisation présente par ailleurs l’intérêt de s’adapter à la culture protestante, à son goût pour la modestie et la discrétion.
Mazets alentour
Mais Nîmes ne s’arrête pas aux frontières de ce centre historique. Très étendue, la ville se déploie notamment vers le nord sur un territoire de garrigue, où les Nîmois du centre se retiraient autrefois le week-end dans leurs mazets, petites constructions maçonnées, pas toujours enduites. Dissimulées derrière des murs d’enclos, appelés « clapas », ces petites maisons originellement à vocation agricole ont été largement agrandies et modifiées pour offrir un confort moderne. Si quelques-unes sont devenues des résidences principales, nombre d’entre elles demeurent des résidences secondaires de Nîmois, qui organisent-là leurs parties de campagne entre amis ou en famille.