Villages de charme ESSAIMÉS DANS LA GARRIGUE
Nîmes rayonne sur un large territoire par ailleurs densément maillé de villages et de gros bourgs. À l’exception de ceux situés dans la vaste plaine sans relief des Costières, entre Nîmes et la Camargue, la plupart de ces villages apparaissent perchés sur de petits reliefs, bien souvent en surplomb d’une vallée, dans un décor de garrigues.
Des sites défensifs
Les richesses de la région étaient nombreuses : vignes, châtaignes, soie, huile d’olive… Et la construction des villages sur des sites défensifs relève ainsi d’une nécessité de se protéger. La plupart étaient par ailleurs ceints de remparts, dominés par d’imposants châteaux, dont quelques-uns subsistent, mais dont la plupart n’offrent plus que des vestiges. Dans les Cévennes, où la nécessité défensive se fit particulièrement ressentir au XVIIIe siècle lors de la guerre des Camisards, les sites villageois offraient une défense par leur relative inaccessibilité. Ceux-ci étaient effectivement desservis alors par des voies étroites et vétustes qui ralentissaient les déplacements des troupes royales et facilitaient la surveillance et la fuite des Camisards. Aux XVIIIe et XIXe siècles, cet habitat groupé déborde souvent de son enceinte obsolète pour descendre vers la plaine.
Un univers minéral
Construites en pierres calcaires originellement claires, les maisons de ces villages, blanchies par le soleil, étagées dans la pente et étroitement imbriquées le long de ruelles sinueuses, frappent par leur grande minéralité. Sans fondation, posées sur la roche, elles sont généralement élevées sur deux ou trois niveaux, avec des rez-de-chaussée où l’on retrouve encore la pierre sous forme de plafonds voûtés. Les rez-de-chaussée avaient souvent une vocation d’atelier, de remise agricole ou encore de cellier doté alors d’une cuve à vin. Le premier étage abritait les habitations, le deuxième, quand il existe, les chambres. Omniprésente, la pierre pave encore les ruelles, donnant naissance aux fameuses calades provençales.