À la recherche d’une architecture durable
Situé dans le Val d’Hérens, voisin géographie et architectural du Val d’Anniviers, le hameau d’Anako Logde rassemble six authentiques mayens, voués à la destruction, mais démontés et remontés par l’architecte Olivier Cheseaux. Ils sont désormais proposés à la location de courte durée, à La Forclaz.
Le plus ancien est daté de 1773. Plus aucun n’avait de fonction agricole et tous – faute d’entretien – menaçaient de disparaître. L’un avait déjà perdu son toit. Chacun a été précautionneusement démonté et remonté à l’identique, toutes les pièces de bois ayant retrouvé leur place, sans qu’aucune ouverture n’ait été modifiée, agrandie, supprimée ou ajoutée. Extérieurement, ils apparaissent, aujourd’hui encore, inchangés. C’est à l’intérieur que tout se joue.
Enveloppe bois et structure béton
Remontés avec respect pour leur valeur patrimoniale, les mayens sont devenus les écrins d’intérieurs incroyablement contemporains. Derrière leurs empilements de madriers se trouvent des cubes de béton présentant de larges surfaces vitrées. En apparence inscrits dans la pente, ces cubes monolithiques proposent en rez-dechaussée des extensions souterraines qui ont permis de gagner quelques précieux mètres carrés où se trouvent aujourd’hui pièces techniques (escalier, couloir, buanderie, chauffe-eau...) et salles d’eau. Ces agrandissements enterrés bénéficient d’un peu de lumière naturelle, soit que l’espace des pilotis sous les planchers des mayens ait été vitré, soit que des ouvertures tout en verre aient été taillées directement
dans l’alpage, offrant une réinterprétation des abreuvoirs à vaches. À l’étage, de larges ouvertures vitrées, placées derrières les celles du mayen, mais également derrière ses madriers, laissent passer la lumière du jour. Le soir, l’effet de transparence joue de manière inverse, laissant la lumière de l’intérieur filtrer vers l’extérieur.
Des intérieurs sobres et contemporains
Les matériaux constructifs ont été laissés dans leur apparence brute. Provenant d’une centrale voisine, le béton a été sablé pour offrir une structure plus minérale. Il est associé au verre, aux vieux madriers et aux anciennes portes en mélèze, au bois de sapin plus clair dont les planchers d’étage, les rangements et l’escalier sont faits. Le confort thermique est assuré par des planchers chauffants, auxquels s’ajoute à l’étage un poêle à pellets. À l’origine ces constructions étaient composés de deux espaces superposés : au rez-de-chaussée, l’écurie ; à l’étage, le grenier où était stocké le foin. L’ancienne écurie a été transformée en une chambre au décor minéral, dominé par le béton. À l’étage, plus marqué par la présence du bois, se trouve la grande pièce à vivre. Le rehaussement du plafond a permis la création d’un étage supplémentaire, sous la forme d’une mezzanine ouverte, qui sert de dortoir ●