Une rénovation osée

Aménagé par des passionnés de musique, le rez-de-chaussée de cette grange se transforme en un loft de 220 m2 aux accents rock’n’roll. Un volume généreux, une lumière diffuse et des touches graphiques de noir sont les supports d’une ambiance rétro et indus

ÀChamptoceaux, en Pays de la Loire, l’ancienne boucherie-charcuterie et sa salle de réception sont métamorphosées. En 2013, à la recherche d’un bien original à proximité de Nantes, Marie et Julien découvrent cette boutique et son ancienne grange. La propriété est alors davantage mise en vente pour la maison de bourg que pour le bâtiment agricole attenant. Le couple décide d’investir les 400 m2 de surface bâtie qu’elle contient, et de les répartir entre un loft, pour loger sa famille, un studio d’enregistrement et un gîte pour recevoir des artistes. Seules des autorisations préalables sont nécessaires pour transformer les façades de la grange, mais pour son aménagement, ils s’adressent à un architecte d’intérieur (agence Koxx) familier qui partage leur passion pour la musique.

« Oh la vache ! »

Le potentiel du bien réside dans son volume libre : un toit dont le faîtage culmine à 7 m et des murs qui renferment 220 m2 à aménager entièrement. Au moment de l’achat, seuls les 70 m2 de la maison sont habitables. Ils permettront à la famille de se loger le temps du chantier. Mais il faut d’abord effectuer des démolitions : en tout, 70 T de gravats sont évacuées en un an et demi. Contraints par un accès restreint au jardin, les propriétaires décident de commencer par la dépendance, les aménagements extérieurs et la piscine en autoconstruction. Puis c’est au tour de la grange. Encore une fois, ils réalisent eux-mêmes une grande partie des travaux, comme la création des ouvertures, l’électricité et la plomberie, ou, encore, les peintures, endossant aussi le rôle de maîtres d’oeuvre. Ils reçoivent néanmoins l’aide d’artisans recommandés par leur architecte. Les trois années de chantier s’achèvent avec la rénovation de la maison de bourg. Destinée à recevoir des musiciens, elle abrite un gîte et un studio d’enregistrement. Elle porte un nom bien particulier, « Oh la vache ! », un clin d’oeil à l ’ancienne activité de boucherie charcuterie des lieux.

Chaque pépite est scrupuleusement chinée

Une nouvelle peau

La grange, à l’origine en pierre, avait été surélevée d’une ossature bois et coiffée d’une charpente neuve quelque temps avant l ’ acquisition. L’extension, qui contient aujourd’hui les chambres, est désormais isolée en panneaux de plume d’oie et reçoit, comme les pignons, un bardage de zinc anthracite. S’ajoute une isolation intérieure derrière les plaques de plâtre des murs du rez-de-chaussée, mais aussi 45 cm de laine de verre en deux couches au plafond et 10 cm sous le béton ciré du sol. Ce nouveau manteau dépasse largement les exigences de la RT 2020 et confère à la grange une très bonne inertie thermique et une homogénéité des températures dans l’ensemble de son volume.

Les multiples ouvertures plongent le séjour dans la lumière

Le souci du détail

Dans l’habitation principale, des fenêtres de toit ( Velux), distribuées en carré, ouvrent de grands puits de lumière sur le séjour et la mezzanine. Des fenêtres découpées dans les pignons, les baies vitrées du salon et la verrière de la salle à manger complètent l’éclairage naturel. Au coeur de la bâtisse, un escalier en acier noir (atelier Tinox) zigzague dans la

double hauteur pour rejoindre le niveau des chambres. Des garde- corps pleins, des interrupteurs en bakélite, des câbles apparents ; chaque détail compte pour obtenir l ’ambiance industrielle souhaitée par Marie et Julien. La cuisine (Ikea) est personnalisée avec des poignées de flightcase fichées dans les portes. Le plan de travail en inox est réalisé d’un seul tenant. Il contient l’évier et est surmonté d’une crédence. Entre la salle à manger et la cuisine, un plateau, suspendu à des poulies, descend du plafond pour relier l ’ îlot central de la cuisine et la table au-dessus de laquelle pendent des câbles rouges et leurs ampoules. Les contrastes de couleur sont accentués grâce au choix des matières : un bois clair, des surfaces métalliques, et la transparence du verre. Entre la salle à manger et le salon, un bar en acier autopatiné (Corten) est monté sur une estrade. Il se présente comme un véritable prolongement de la cuisine sur le séjour l

Des couleurs et des matières plus douces à l’étage

1. L’escalier en acier et bois opère un élégant demi-tour sous la double hauteur du séjour. 1

2. L’imposante colonne de l’insert participe à l’ambiance industrielle du loft. 2

4

3 1 à 4. La table de salle à manger, conçue à partir d’une ancienne machine à bois en fonte, est surmontée d’un plateau fini à la manière des vieilles peintures craquelées des guitares des années 1960. La rallonge montée sur poulies est actionnée par...

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3. Dans la cuisine, les montants 3 métalliques de la hotte font écho à ceux de la verrière.

2. Un bar conçu sur mesure en acier autopatiné et en bois accompagne la progression du salon vers la salle à manger. 2

1. L’extension et les pignons revêtent un bardage de zinc anthracite garant de l’unité des façades. 1

2 2. Sur la mezzanine, le bureau profite de la hauteur de vue sur le jardin.

3. Dans les chambres, les matériaux se prêtent à une ambiance plus douce. 3

1 1. Le noir graphique s’invite sur les vasques de la salle de bain.