Le Pays d’Issoire
Situé au sud du Puy-de-Dôme, le pays d’Issoire offre le spectacle de doux reliefs ondulés, nés de son histoire volcanique. Là, qu’ils soient établis au creux de ses vallées encaissées ou au sommet de ses promontoires escarpés, les villages présentent une
un condensé d’Auvergne
Traversé par l’Allier, du sud au nord, le territoire du Pays d’Issoire présente une grande variété de paysages qui résulte de sa richesse géologique. De part et d’autre du cours de l’Allier s’étend une plaine fertile, bordée d’édifices volcaniques qui apparaissent sous la forme de promontoires. À leur sommet se sont gref fés des villages tels Nonette ou Montpeyroux. Plus à l’ouest, sur la rive gauche de l’Allier, se déploie un territoire verdoyant traversé par de nombreuses rivières, appelées, ici, des « couzes », et le long desquels se blottissent la plupart des villages comme
Saint- Floret ou Champeix. Au sud de ce pays de Couzes se déroulent les doux reliefs de la plaine du Lembron. Ils finissent par s’élever pour donner naissance aux terres d’estive du vaste Cézallier dans lequel l’habitat se révèle moins présent. La rive droite de l’Allier présente d’autres paysages encore. Le Livradois est un pays de moyenne montagne, parsemé de nombreux hameaux.
Richesse du sous-sol, richesse de la pierre
À cette grande diversité de paysages répond une variété d’ implantation et d’architecture. La grande richesse archéologique du sous-sol suffit, à elle seule, à la justifier. De la blonde pierre d’arkose des maisons vigneronnes de Montpeyroux aux orgues basaltiques des majestueuses demeures seigneuriales d’Usson, le sous- sol auvergnat révèle, ici, son incroyable palette de roches. Granit, gneiss, schistes, calcaires, roches volcaniques noires, pavés d’argiles rouges, entre autres pierres, se trouvent tous présents en pays d’Issoire. Certains villages, situés au contact de sols différents, présentent ainsi aux façades de leurs maisons des appareillages de moellons polychromes.
Une terre sculptée par l’Histoire
Influences méridionales et allures de Toscane
La plupart de ces maçonneries n’étaient cependant pas laissées apparentes autrefois, mais, au contraire, recouvertes d’enduits réalisés au mortier de chaux, puis de badigeons colorés, fréquemment décorés de frises, de bandeaux ou encore de faux encadrements peints dans des couleurs contrastées. Cette tradition d’enduits colorés et de décors, associée à la prédominance des couvertures en tuiles canal, avec leur couronnement de rangs de génoise, confère à ce territoire auvergnat des allures de Toscane dès lors que le soleil y brille. Des allures
que ne démentent ni le relief vallonné ni la physionomie des villages. Souvent perchés, de temps en temps blottis, la plupart des villages apparaissent, d’une part, étagés, d’autre part organisés de manière concentrique. Leur coeur est constitué par le corps dense des habitations : maisons « bloc en hauteur » , hautes, étroites et jointives, ramassées de part et d’autre de rues étroites, souvent pentues. Dessinant un premier cercle autour de ce coeur, les jardins potagers apparaissent retranchés derrière des murs clos. Au- delà de ces murs se trouvent les vignes, puis, enfin, les vergers et les cultures.
Un habitat singulier, la maison vigneronne
Parmi ces maisons de village se retrouve un habitat singulier qui témoigne de l’importance et de l’ancienneté du vignoble dans cette contrée. Il s’agit de la maison vigneronne. En 1880, le Puy- de- Dôme était le troisième département français producteur de vin, et la plupart de ses habitants participaient à la production. Parfaitement adaptée à la configuration resserrée des villages de la région, la maison vigneronne superpose cave et cuverie au rez- de- chaussée, habitation à l’étage, et pigeonnier sous les combles. En façade, un escalier extérieur donne accès à l’habitation et abrite dans son corps l’accès à la cave. Il est lui-même protégé par un auvent, appelé en patois « courcour ». Dans des bourgs comme Montpeyroux ou Boudes, ces maisons demeurent omniprésentes ●
L’ode à la pierre