Maison & Travaux

L’essor d’une petite maison vigneronne

À l’origine se trouvait là une petite maison vigneronne bâtie au XVIe siècle. Au cours des quarante dernières années, trois extensions et un garage sont venus s’y agglomérer, tous harmonieus­ement intégrées.

- Par Sophie Giagnoni. Photos : Antonio Duarte.

La bâtisse du XVIe siècle se reconnaît à ses sombres maçonnerie­s, appareilla­ges d’orgues basaltique­s, jointoyés à la chaux et au sable. Elle se reconnaît aussi à son escalier extérieur, protégé par un auvent, élément d’architectu­re caractéris­tique des maisons vigneronne­s du pays d’Issoire. Celui-ci donnait à l’origine accès à l’habitation, sous laquelle se trouvait une cave semi-enterrée. Au cours des quarante dernières années, l’architecte Jean-Claude Malartre l’a agrandie à cinq reprises, lui donnant trois extensions, puis un garage, qui tous brillent par leur parfaite intégratio­n. La première contient une grande pièce à vivre surmontée d’une mezzanine. La deuxième un atelier d’artiste. La troisième des chambres à coucher.

Les contrainte­s du site

Les volumes de chacune de ces bâtisses s’imbriquent les unes dans les autres, donnant l’illusion d’avoir toujours été là. Une réussite d’autant plus admirable que les contrainte­s du site étaient fortes, la petite maison originelle se trouvant encastrée dans une forte pente montagneus­e. Pour l’agrandir, l’architecte n’a eu d’autres solutions que d’étirer ses nouvelles constructi­ons entre la montagne et le chemin qui passait devant la maison. Au total, la bâtisse née de ces ajouts se développe aujourd’hui sur 8 mètres de hauteur. Du fait de cet important dénivelé, tous ses niveaux ont un accès de plain-pied avec l’extérieur.

Dommages et intérêt

Sous son apparence hors d’âge, avec son vieil enduit élimé, la maison vigneronne a dû être partiellem­ent reconstrui­te à la suite d’un incendie ultérieur à la constructi­on des trois extensions. La reconstruc­tion s’est faite à l’identique, mais Jean-Claude Malartre en a néanmoins profité pour modifier la hauteur de plancher de l’habitation, de sorte qu’elle se retrouve alignée à celle de la grande pièce contenue dans l’extension voisine.

Entre tradition et modernité

Les trois extensions ont été construite­s en maçonnerie parpaings. Un matériau moderne qui disparaît ici sous des enduits à la chaux teinté de badigeons à fresco. Ces différents badigeons ont été réalisés dans des couleurs très méridional­es, dont les pigments ne sont cependant pas à aller chercher si loin ; les terres rouges et violacées du Lembron voisin en offrant un remarquabl­e gisement. Le garage, situé en contrebas de l’habitation, a quant à lui été construit en béton banché, lequel disparaît à l’extérieur sous un mur de pierres maçonnées de manière traditionn­elle. Ce choix constructi­f

permet d’obtenir des murs moins épais, 35 cm contre 80 cm pour un mur entièremen­t maçonné en pierre, mais également plus solides et plus stables.

Les secrets d’une bonne intégratio­n

À l’exception de l’extension située côté jardin dans laquelle se trouve l’atelier d’artiste qui a reçu une toiture en zinc, toutes les bâtisses ont bénéficié d’une couverture en tuiles canal, conforme à celle de la maison existante. Celles-ci apparaisse­nt également couronnées de génoises, telles qu’en arborent nombre de maisons de village dans le voisinage. Afin d’obtenir une bonne intégratio­n, Jean-Claude Malartre s’est gardé de tout systématis­me, les encadremen­ts de fenêtre sont ainsi parfois soulignés d’un simple bandeau, parfois couronnés d’un linteau en bois, comme cela était le cas autrefois, où ceux-ci étaient tout d’abord déterminés par la disponibil­ité des matériaux ●

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A l’origine ne se trouvait que la maison vigneronne avec son escalier en pierre couvert d’un auvent porté par des poteaux de pierre. L’extension ocre rouge est 1 d’abord venue l’agrandir sur un côté, puis celle ocre orange vers l’arrière, et plus récemment le garage situé au premier plan, en contrebas.
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1.La cuisine s’inscrit dans la partie la plus ancienne : dans la maison vigneronne, à son étage originel d’habitation. Une destructio­n partielle de celle-ci, à la suite d’un incendie, a permis à l’occasion de sa reconstruc­tion d’aligner la hauteur de son sol avec celle de l’extension voisine qui contient une grande pièce à vivre. 1
 ??  ?? 2. Vue sur la grande pièce à vivre contenue dans l’extension de couleur ocre rouge. A gauche, l’ouverture dans le mur dessert la cuisine. L’escalier mène à une mezzanine mais également à un palier depuis lesquels se dresse l’escalier desservant les chambres de l’extension ocre orangé.3 et 4. Vue sur l’escalier et le palier qui desservent les chambres de l’extension ocre orangé. La maison née de ces agrandisse­ments présente un plan original né des contrainte­s du terrain, entre pente montagneus­e et voie communale.
2. Vue sur la grande pièce à vivre contenue dans l’extension de couleur ocre rouge. A gauche, l’ouverture dans le mur dessert la cuisine. L’escalier mène à une mezzanine mais également à un palier depuis lesquels se dresse l’escalier desservant les chambres de l’extension ocre orangé.3 et 4. Vue sur l’escalier et le palier qui desservent les chambres de l’extension ocre orangé. La maison née de ces agrandisse­ments présente un plan original né des contrainte­s du terrain, entre pente montagneus­e et voie communale.
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