L’essor d’une petite maison vigneronne
À l’origine se trouvait là une petite maison vigneronne bâtie au XVIe siècle. Au cours des quarante dernières années, trois extensions et un garage sont venus s’y agglomérer, tous harmonieusement intégrées.
La bâtisse du XVIe siècle se reconnaît à ses sombres maçonneries, appareillages d’orgues basaltiques, jointoyés à la chaux et au sable. Elle se reconnaît aussi à son escalier extérieur, protégé par un auvent, élément d’architecture caractéristique des maisons vigneronnes du pays d’Issoire. Celui-ci donnait à l’origine accès à l’habitation, sous laquelle se trouvait une cave semi-enterrée. Au cours des quarante dernières années, l’architecte Jean-Claude Malartre l’a agrandie à cinq reprises, lui donnant trois extensions, puis un garage, qui tous brillent par leur parfaite intégration. La première contient une grande pièce à vivre surmontée d’une mezzanine. La deuxième un atelier d’artiste. La troisième des chambres à coucher.
Les contraintes du site
Les volumes de chacune de ces bâtisses s’imbriquent les unes dans les autres, donnant l’illusion d’avoir toujours été là. Une réussite d’autant plus admirable que les contraintes du site étaient fortes, la petite maison originelle se trouvant encastrée dans une forte pente montagneuse. Pour l’agrandir, l’architecte n’a eu d’autres solutions que d’étirer ses nouvelles constructions entre la montagne et le chemin qui passait devant la maison. Au total, la bâtisse née de ces ajouts se développe aujourd’hui sur 8 mètres de hauteur. Du fait de cet important dénivelé, tous ses niveaux ont un accès de plain-pied avec l’extérieur.
Dommages et intérêt
Sous son apparence hors d’âge, avec son vieil enduit élimé, la maison vigneronne a dû être partiellement reconstruite à la suite d’un incendie ultérieur à la construction des trois extensions. La reconstruction s’est faite à l’identique, mais Jean-Claude Malartre en a néanmoins profité pour modifier la hauteur de plancher de l’habitation, de sorte qu’elle se retrouve alignée à celle de la grande pièce contenue dans l’extension voisine.
Entre tradition et modernité
Les trois extensions ont été construites en maçonnerie parpaings. Un matériau moderne qui disparaît ici sous des enduits à la chaux teinté de badigeons à fresco. Ces différents badigeons ont été réalisés dans des couleurs très méridionales, dont les pigments ne sont cependant pas à aller chercher si loin ; les terres rouges et violacées du Lembron voisin en offrant un remarquable gisement. Le garage, situé en contrebas de l’habitation, a quant à lui été construit en béton banché, lequel disparaît à l’extérieur sous un mur de pierres maçonnées de manière traditionnelle. Ce choix constructif
permet d’obtenir des murs moins épais, 35 cm contre 80 cm pour un mur entièrement maçonné en pierre, mais également plus solides et plus stables.
Les secrets d’une bonne intégration
À l’exception de l’extension située côté jardin dans laquelle se trouve l’atelier d’artiste qui a reçu une toiture en zinc, toutes les bâtisses ont bénéficié d’une couverture en tuiles canal, conforme à celle de la maison existante. Celles-ci apparaissent également couronnées de génoises, telles qu’en arborent nombre de maisons de village dans le voisinage. Afin d’obtenir une bonne intégration, Jean-Claude Malartre s’est gardé de tout systématisme, les encadrements de fenêtre sont ainsi parfois soulignés d’un simple bandeau, parfois couronnés d’un linteau en bois, comme cela était le cas autrefois, où ceux-ci étaient tout d’abord déterminés par la disponibilité des matériaux ●