Maison & Travaux

Catégorie maison de campagne

Maison d’hôte biosourcée

- Texte : Pauline Malras. Photos : Antonio Duarte.

Transforme­r seuls une vieille bâtisse bretonne en maison d’hôte, c’est, pour Sophie et Christophe, un projet de vie qui devient réalité. De l’ancienne écurie, ils ne conservent que les murs de pierre, la charpente et le toit pour le caractère. Le couple ouvre tout un pignon pour faire entrer la lumière et décide d’aménager des chambres confortabl­es dans les combles.

C’est à Argol, dans le Finistère, juste à l’entrée de la presqu’île de Crozon, que Sophie et Christophe concrétise­nt leur projet de création de chambres et tables d’hôte : La Halte de Coat Carrec. Le couple n’avait pas défini de lieu précis, mais savait déjà qu’il s’installera­it dans la région. Une grande propriété située dans un hameau tranquille, deux bâtisses en bon état, dont l’une, déjà restaurée, deviendra sa propre habitation, et la proximité de la côte. Toutes les conditions semblent réunies, Sophie et Christophe n’hésitent pas longtemps avant de se lancer !

Une page blanche

Ils ont besoin d’une grande surface pour aménager cinq chambres et des pièces communes. La bâtisse comprend, en tout, 170 m2 qu’il va falloir redistribu­er. À l’intérieur de l’écurie, les deux étages se présentent comme des plateaux

nus, sans aucune cloison. Des murs, un toit : les deux propriétai­res se projettent très facilement dans ces grands volumes où tout reste à faire. Au rez-dechaussée, les plafonds sont à 3 m de haut et les boxes des chevaux, autrefois délimités par des poutres, découpent encore l’espace. À l’étage, la charpente et la toiture sont en parfait état. Une chose est sûre, il n’y a pas de vice caché, puisque tous les matériaux de structure sont laissés apparents. Pour dessiner leur projet, ils prennent conseil auprès d’amis architecte­s et décident de s’engager dans une démarche écorespons­able.

Du poêle alsacien rayonne une douce chaleur

Quinze mois de chantier

Les travaux commencent par une mise à niveau du sol en terre battue, puis une dalle de béton est coulée. Le pignon sudest largement ouvert sur le jardin, avec une grande baie vitrée de plus de 5 m de long. Elle est surmontée d’une verrière

triangulai­re qui épouse la forme du toit à deux pentes. Les propriétai­res choisissen­t des menuiserie­s aluminium performant­es qui garantisse­nt des profils plus fins accordant plus de place au verre, et par conséquent laissent entrer plus de lumière. C’est la transforma­tion la plus délicate de la bâtisse, car elle implique la descente des charges de la toiture. Sophie et Christophe­confient la réalisatio­n et la pose des ouvrants sur mesure, des Velux et du mur-rideau, à des artisans de la presqu’île. Sur la façade est, ils s’appuient sur les ouvertures existantes et les remplacent par des fenêtres en bois, avec un double vitrage, parfois même feuilleté. Une isolation phonique est posée sur l’ancien plancher, recouvert ensuite d’un parquet ; suivent le doublage et le cloisonnem­ent de l’étage.

Les meubles sont scrupuleus­ement chinés pour une décoration ancrée dans la région

Des matériaux respirants et authentiqu­es

Le sol du rez-de-jardin est habillé de carreaux de terre cuite. Par endroits, la pierre d’origine apparaît. Le couple construit l’escalier qui donne accès aux chambres. Sophie et Christophe utilisent des matériaux de récupérati­on, comme certaines cloisons d’origines pour les portes, et les poutres des boxes. Puisque c’est une maison en pierre, l’idéal serait de préserver la respiratio­n naturelle du matériau.

Aussi, choisissen­t-ils de ne pas isoler entièremen­t les murs et comptent sur leur inertie naturelle. À l’étage, dans les chambres, ils utilisent une laine de bois compressée et des plaques de Fermacell. Pour le chauffage, les propriétai­res comptent sur un poêle de masse (Oliger) acheté d’occasion à quelques kilomètres de la maison. Avec une capacité de 300 m3, il chauffe quasiment toute l’habitation. Des radiateurs électrique­s d’appoint sont installés dans les chambres. Dehors, un assainisse­ment non collectif est conçu. Sophie et Christophe font confiance à la phytoépura­tion (Aquatiris) pour traiter leurs eaux usées. Le bassin est décoré de roseaux et d’autres plantes aquatiques qui agrémenten­t le jardin ●

Sous la charpente, des chambres d’hôte tout confort

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L’ancienne écurie était sombre, elle est maintenant bien plus lumineuse. Grâce à l’ouverture du pignon, la bâtisse se tourne résolument vers le côté le plus profond du jardin. Les hôtes de la Halte de Coat Carrec profitent ainsi du paysage, même depuis l’intérieur de la maison.
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1 1. Le plancher apparent est restauré. Les poulies qui descendent dans la pièce principale sont conservées pour apporter une touche supplément­aire d’authentici­té.2. Le poêle de masse alsacien (Oliger) chauffe toute la constructi­on. Ses faïences, décorées à la main, s’accordent aux menuiserie­s bois peintes en vert.3. Avec la baie vitrée, la salle à manger se tourne complèteme­nt vers le jardin.4. Le mur-rideau et la baie vitrée du séjour transforme­nt le pignon en véritable façade. Les menuiserie­s aluminium apportent un supplément de modernité à la rénovation de la bâtisse.
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1. L’escalier est en cyprès de Lambert, une essence au veinage particulie­r. Les murs sont habillés de lambris, matériau emblématiq­ue du bâti traditionn­el breton.2. Un nouveau plancher est posé sur l’ancien. Ils sont séparés d’un isolant acoustique. 1
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1. Dans les chambres, la charpente est apparente. Elle est traitée de manière à retrouver son aspect d’origine et la couleur naturelle du bois. 1
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2. La porte à galandage permet de grignoter un peu d’espace. 2

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