Des planchers pour se chauffer tout en douceur
Des planchers pour se chauffer tout en douceur
Alternative aux radiateurs, le plancher chauffant basse température est un émetteur de chaleur invisible, au confort optimal et très économe en énergie. Cerise sur le gâteau, il est aussi capable de rafraîchir, en été, quand il est associé à une pompe à chaleur réversible.
Le choix d’un chauffage ne se limite pas au seul générateur. Les émetteurs de chaleur jouent également un rôle de premier plan pour le confort et les économies d’énergie. Avec une chaudière ou une pompe à chaleur (air/eau pour la plus courante), le plancher chauffant basse température constitue une alternative intéressante aux radiateurs à eau chaude. La terminologie basse température fait référence à la température de l’eau qui est produite par le générateur et circule ensuite dans les tubes du plancher. À la différence des radiateurs traditionnels qui sont alimentés par une eau très chaude, l’eau dans un plancher chauffant n’excède pas 40 °C. La réglementation française impose d’ailleurs que la température de surface du sol soit inférieure à 28 °C. Dans les faits, elle est généralement réglée aux alentours de 22 °C, précise Cochebat, le syndicat des industriels du secteur. Contrairement aux anciennes générations de plancher chauffant dont la température de l’eau était supérieure à 60 °C, cette « chaleur douce » évite la sensation de jambes lourdes. Le plancher chauffant peut être installé en construction neuve, où il est aujourd’hui répandu, comme en rénovation. Deux grands types, humide ou sec, répondent à l’ensemble des configurations de travaux.
Plancher chauffant humide
La voie humide est la technologie la plus traditionnelle. Des tubes dans lesquels circule l’eau chaude sont fixés sur des dalles isolantes, puis noyés dans une chape ellemême recouverte d’un revêtement de sol. On trouve sur le marché des systèmes avec des dalles à plots en polystyrène expansé ou des dalles planes en polyuréthane. Leur coût est comparable, mais chaque procédé présente ses spécificités et avantages. Les planchers avec dalles à plots peuvent être mis en oeuvre par un artisan travaillant seul. Ils garantissent un pas de pose régulier des tubes, assurance d’une répartition homogène de la chaleur sur toute la surface du plancher, et une qualité de pose indiscutable. Ce procédé utilise par ailleurs une moindre quantité de chapes d’enrobage, ce qui se traduit par une réactivité du chauffage légèrement supérieure. Avec un plancher à dalles planes, technologie aujourd’hui la plus répandue, la mise en oeuvre requiert l’intervention de deux artisans qui déterminent librement le placement des tubes et le pas de pose. Le plan de pose est plus simple qu’avec des dalles à plots. L’utilisation de polyuréthane, meilleur isolant thermique que le polystyrène permet en outre de gagner très légèrement en épaisseur. Qu’il s’agisse de dalles planes ou à plots, l’épaisseur d’un plancher chauffant humide varie généralement de 7 à 8 cm. Tout dépend, notamment, de l’épaisseur de l’isolant. En rénovation, il faut alors prévoir une hauteur de réservation suffisante et adapter la hauteur des huisseries et des portes. Pour réduire l’épaisseur du plancher chauffant humide, et à un coût comparable, il est possible d’opter pour un système avec chape anhydrite. L’épaisseur de la chape est plus fine : 3 à 4 cm en moyenne, contre 5 à 6 cm avec une chape traditionnelle ciment. Hors isolant et revêtement de sol, le plancher chauffant n’excède alors pas 4 cm d’épaisseur. Un intérêt est aussi de gagner encore en réactivité de chauffage.
Plancher chauffant sec
Particulièrement adapté à la rénovation, le plancher chauffant sec n’est pas noyé dans une chape. Plus besoin d’attendre que le ciment sèche pour poser le revêtement de sol. Le diamètre des tubes, plus proches de la surface du sol, est aussi généralement inférieur : 10 à 12 mm, contre 16 mm pour un plancher humide traditionnel. L’intérêt de ce type de plancher tient à sa faible épaisseur (3,5 cm en moyenne, hors revêtement de sol) et à sa grande réactivité, comparable au plancher chauffant humide avec une chape anhydrite. Les tubes reposent sur des dalles isolantes planes, généralement en polystyrène, équipées ou non d’un diffuseur de chaleur (feuilles d’aluminium,
Avec un plancher épais de 7 à 8 cm, attention à la hauteur des portes !
plaques d’acier…). Ils sont ensuite recouverts par des plaques en ciment ou en cellulose, puis, enfin, par le revêtement de sol. Là où un plancher chauffant humide coûte de 40 à 60 euros/m2 fourni posé, il faut plutôt compter entre 70 et 75 euros/m2 pour un plancher sec. Aucun crédit d’impôt n’est alloué à ces émetteurs.
Le choix du revêtement de sol
Le plancher chauffant humide traditionnel est généralement associé à un carrelage, qui est un excellent conducteur de la chaleur. Avec un plancher sec, il est plutôt d’usage de privilégier un revêtement mince collé, comme la moquette (à choisir fine et de préférence aiguilletée) ou le parquet stratifié. Voilà pour les habitudes de pose, car, dans la pratique, tout est possible, pour les planchers humides comme secs : linoléum, matériaux synthétiques, fibres naturelles… Pour le parquet, il faut choisir un modèle adapté à cet usage, en privilégiant des lames étroites et parmi les essences de bois, le chêne, le teck ou le sapin, en proscrivant le jatoba, le hêtre ou l’érable qui risquent de se déformer sous l’effet de la chaleur. La pose clouée sur lambourdes n’est, bien sûr, pas compatible avec un chauffage par le sol. Il est également préférable d’éviter la pose d’un parquet flottant, dont la lame d’air freine la bonne diffusion de la chaleur en surface. Pour un plancher qui assure le rafraîchissement en été, le revêtement de sol et la colle doivent bénéficier d’un avis technique pour cet usage, délivré par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Régulation pièce par pièce
Quand on décrit le plancher chauffant, un équipement est souvent passé sous silence : il s’agit de l’indispensable collecteur (ou nourrice) dans lequel est acheminée l’eau chauffée depuis le générateur et où sont raccordés les différents circuits. Cet équipement réunit tous les accessoires nécessaires au fonctionnement de l’installation : robinets thermostatiques, filtres, purgeurs… Il est généralement placé dans une pièce technique ou dissimulé dans un placard. Un collecteur, à prévoir pour chaque étage, permet de raccorder jusqu’à huit circuits d’eau, chacun étant capable de chauffer une surface de 15 à 20 m2. Il y a généralement autant de circuits aller/retour que de pièces chauffées par le sol. La régulation du plancher chauffant permet un réglage de la température circuit par circuit, c’est-à-dire pièce par pièce. Comme pour les radiateurs, on trouve des régulations filaires ou sans fil. Le plancher chauffant n’échappe pas non plus à la mode du tout connecté avec une possibilité de pilotage à distance. Il est bien sûr possible d’associer dans un même logement plancher chauffant et radiateurs. C’est souvent le cas dans le neuf avec un plancher chauffant au rez-de-chaussée et des radiateurs, plus économiques à l’achat, à l’étage. Dans ce cas, la chaudière ou la pompe à chaleur doivent produire une eau plus chaude capable d’alimenter les radiateurs. Mais, pour alimenter à plus basse température le plancher chauffant, il faut alors diminuer la température de l’eau chaude produite par le générateur ! On dégrade bien sûr légèrement la performance énergétique du chauffage. Mieux vaut donc, quand cela est possible, privilégier comme émetteur le seul plancher chauffant, au rez-de-chaussée comme à l’étage
Il faut compter entre 70 et 75 euros/m2 pour un plancher sec