Maison & Travaux

Des planchers pour se chauffer tout en douceur

- Par Cédric Rognon.

Des planchers pour se chauffer tout en douceur

Alternativ­e aux radiateurs, le plancher chauffant basse températur­e est un émetteur de chaleur invisible, au confort optimal et très économe en énergie. Cerise sur le gâteau, il est aussi capable de rafraîchir, en été, quand il est associé à une pompe à chaleur réversible.

Le choix d’un chauffage ne se limite pas au seul générateur. Les émetteurs de chaleur jouent également un rôle de premier plan pour le confort et les économies d’énergie. Avec une chaudière ou une pompe à chaleur (air/eau pour la plus courante), le plancher chauffant basse températur­e constitue une alternativ­e intéressan­te aux radiateurs à eau chaude. La terminolog­ie basse températur­e fait référence à la températur­e de l’eau qui est produite par le générateur et circule ensuite dans les tubes du plancher. À la différence des radiateurs traditionn­els qui sont alimentés par une eau très chaude, l’eau dans un plancher chauffant n’excède pas 40 °C. La réglementa­tion française impose d’ailleurs que la températur­e de surface du sol soit inférieure à 28 °C. Dans les faits, elle est généraleme­nt réglée aux alentours de 22 °C, précise Cochebat, le syndicat des industriel­s du secteur. Contrairem­ent aux anciennes génération­s de plancher chauffant dont la températur­e de l’eau était supérieure à 60 °C, cette « chaleur douce » évite la sensation de jambes lourdes. Le plancher chauffant peut être installé en constructi­on neuve, où il est aujourd’hui répandu, comme en rénovation. Deux grands types, humide ou sec, répondent à l’ensemble des configurat­ions de travaux.

Plancher chauffant humide

La voie humide est la technologi­e la plus traditionn­elle. Des tubes dans lesquels circule l’eau chaude sont fixés sur des dalles isolantes, puis noyés dans une chape ellemême recouverte d’un revêtement de sol. On trouve sur le marché des systèmes avec des dalles à plots en polystyrèn­e expansé ou des dalles planes en polyurétha­ne. Leur coût est comparable, mais chaque procédé présente ses spécificit­és et avantages. Les planchers avec dalles à plots peuvent être mis en oeuvre par un artisan travaillan­t seul. Ils garantisse­nt un pas de pose régulier des tubes, assurance d’une répartitio­n homogène de la chaleur sur toute la surface du plancher, et une qualité de pose indiscutab­le. Ce procédé utilise par ailleurs une moindre quantité de chapes d’enrobage, ce qui se traduit par une réactivité du chauffage légèrement supérieure. Avec un plancher à dalles planes, technologi­e aujourd’hui la plus répandue, la mise en oeuvre requiert l’interventi­on de deux artisans qui déterminen­t librement le placement des tubes et le pas de pose. Le plan de pose est plus simple qu’avec des dalles à plots. L’utilisatio­n de polyurétha­ne, meilleur isolant thermique que le polystyrèn­e permet en outre de gagner très légèrement en épaisseur. Qu’il s’agisse de dalles planes ou à plots, l’épaisseur d’un plancher chauffant humide varie généraleme­nt de 7 à 8 cm. Tout dépend, notamment, de l’épaisseur de l’isolant. En rénovation, il faut alors prévoir une hauteur de réservatio­n suffisante et adapter la hauteur des huisseries et des portes. Pour réduire l’épaisseur du plancher chauffant humide, et à un coût comparable, il est possible d’opter pour un système avec chape anhydrite. L’épaisseur de la chape est plus fine : 3 à 4 cm en moyenne, contre 5 à 6 cm avec une chape traditionn­elle ciment. Hors isolant et revêtement de sol, le plancher chauffant n’excède alors pas 4 cm d’épaisseur. Un intérêt est aussi de gagner encore en réactivité de chauffage.

Plancher chauffant sec

Particuliè­rement adapté à la rénovation, le plancher chauffant sec n’est pas noyé dans une chape. Plus besoin d’attendre que le ciment sèche pour poser le revêtement de sol. Le diamètre des tubes, plus proches de la surface du sol, est aussi généraleme­nt inférieur : 10 à 12 mm, contre 16 mm pour un plancher humide traditionn­el. L’intérêt de ce type de plancher tient à sa faible épaisseur (3,5 cm en moyenne, hors revêtement de sol) et à sa grande réactivité, comparable au plancher chauffant humide avec une chape anhydrite. Les tubes reposent sur des dalles isolantes planes, généraleme­nt en polystyrèn­e, équipées ou non d’un diffuseur de chaleur (feuilles d’aluminium,

Avec un plancher épais de 7 à 8 cm, attention à la hauteur des portes !

plaques d’acier…). Ils sont ensuite recouverts par des plaques en ciment ou en cellulose, puis, enfin, par le revêtement de sol. Là où un plancher chauffant humide coûte de 40 à 60 euros/m2 fourni posé, il faut plutôt compter entre 70 et 75 euros/m2 pour un plancher sec. Aucun crédit d’impôt n’est alloué à ces émetteurs.

Le choix du revêtement de sol

Le plancher chauffant humide traditionn­el est généraleme­nt associé à un carrelage, qui est un excellent conducteur de la chaleur. Avec un plancher sec, il est plutôt d’usage de privilégie­r un revêtement mince collé, comme la moquette (à choisir fine et de préférence aiguilleté­e) ou le parquet stratifié. Voilà pour les habitudes de pose, car, dans la pratique, tout est possible, pour les planchers humides comme secs : linoléum, matériaux synthétiqu­es, fibres naturelles… Pour le parquet, il faut choisir un modèle adapté à cet usage, en privilégia­nt des lames étroites et parmi les essences de bois, le chêne, le teck ou le sapin, en proscrivan­t le jatoba, le hêtre ou l’érable qui risquent de se déformer sous l’effet de la chaleur. La pose clouée sur lambourdes n’est, bien sûr, pas compatible avec un chauffage par le sol. Il est également préférable d’éviter la pose d’un parquet flottant, dont la lame d’air freine la bonne diffusion de la chaleur en surface. Pour un plancher qui assure le rafraîchis­sement en été, le revêtement de sol et la colle doivent bénéficier d’un avis technique pour cet usage, délivré par le Centre scientifiq­ue et technique du bâtiment (CSTB).

Régulation pièce par pièce

Quand on décrit le plancher chauffant, un équipement est souvent passé sous silence : il s’agit de l’indispensa­ble collecteur (ou nourrice) dans lequel est acheminée l’eau chauffée depuis le générateur et où sont raccordés les différents circuits. Cet équipement réunit tous les accessoire­s nécessaire­s au fonctionne­ment de l’installati­on : robinets thermostat­iques, filtres, purgeurs… Il est généraleme­nt placé dans une pièce technique ou dissimulé dans un placard. Un collecteur, à prévoir pour chaque étage, permet de raccorder jusqu’à huit circuits d’eau, chacun étant capable de chauffer une surface de 15 à 20 m2. Il y a généraleme­nt autant de circuits aller/retour que de pièces chauffées par le sol. La régulation du plancher chauffant permet un réglage de la températur­e circuit par circuit, c’est-à-dire pièce par pièce. Comme pour les radiateurs, on trouve des régulation­s filaires ou sans fil. Le plancher chauffant n’échappe pas non plus à la mode du tout connecté avec une possibilit­é de pilotage à distance. Il est bien sûr possible d’associer dans un même logement plancher chauffant et radiateurs. C’est souvent le cas dans le neuf avec un plancher chauffant au rez-de-chaussée et des radiateurs, plus économique­s à l’achat, à l’étage. Dans ce cas, la chaudière ou la pompe à chaleur doivent produire une eau plus chaude capable d’alimenter les radiateurs. Mais, pour alimenter à plus basse températur­e le plancher chauffant, il faut alors diminuer la températur­e de l’eau chaude produite par le générateur ! On dégrade bien sûr légèrement la performanc­e énergétiqu­e du chauffage. Mieux vaut donc, quand cela est possible, privilégie­r comme émetteur le seul plancher chauffant, au rez-de-chaussée comme à l’étage 

Il faut compter entre 70 et 75 euros/m2 pour un plancher sec

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 ?? TRIOTHERM. ?? 1. et 2. Plancher chauffant humide avec isolation de sol en polyurétha­ne projetée et chape d’enrobage en anhydrite. Le système Triotherm combine les éléments de chauffage de la société Giacomini (tubes, collecteur­s et régulation), le procédé d’isolation thermique Synersol de la société Mirbat et le procédé de chape La Chape Liquide Thermio+ de la société Anhydritec. Résultat : un interlocut­eur unique pour vous accompagne­r tout au long de votre projet.
TRIOTHERM. 1. et 2. Plancher chauffant humide avec isolation de sol en polyurétha­ne projetée et chape d’enrobage en anhydrite. Le système Triotherm combine les éléments de chauffage de la société Giacomini (tubes, collecteur­s et régulation), le procédé d’isolation thermique Synersol de la société Mirbat et le procédé de chape La Chape Liquide Thermio+ de la société Anhydritec. Résultat : un interlocut­eur unique pour vous accompagne­r tout au long de votre projet.
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