Du verre au milieu des pierres

Avec sa robe transparente, cette malouine se distingue de ses voisines. Elle gagne non seulement en surface, mais surtout en hauteur pour mieux tirer profit de son environnement. L’Atelier 48.2 transforme ce projet d’extension en une véritable mise en scène de la façade, de ses pierres et de ses ouvertures.

Un architecte- paysagiste parisien, une maison de vacances, une agence d’architecture locale : tous les composants d’un projet réussi semblent réunis pour réaliser cette remarquable extension. La demande est précise, le propriétaire a bien identifié ses besoins et donne des pistes : il souhaite gagner en espace et en luminosité et préconise un épaississement de la maison côté jardin. L’Atelier 48.2 formule une réponse parfaitement adaptée à la commande. La résidence secondaire se trouve à Saint-Malo, dans le quartier des Thermes, bâti sur d’anciens marais. Avec son jardin, elle bénéficie d’une orientation très agréable, au sud ; les pièces à vivre sont tournées vers le Nord et sont plus fraîches en été. Mais les fenêtres sont trop étroites et empêchent de profiter pleinement de la vue sur le coeur d’îlot.

Double peau de verre

À 200 m de la plage, le sol est sableux et, même si le secteur n’est pas considéré comme inondable, les habitations sont surélevées. L’extension est limitée en emprise par celles de ses voisines et l’alignement est conseillé, mais rien n’empêche de prendre de la hauteur. La boîte de verre culmine à 18 m et présente trois niveaux. Le rez- de-jardin est aménagé en cour anglaise. Les fondations de la bâtisse d’origine sont mises à nues et le sous-sol est légèrement creusé pour améliorer le dégagement sous plafond. Le premier étage prolonge la salle à manger à la manière d’un jardin d’hiver et s’ouvre sur une terrasse extérieure. Une plaque d’acier noir souligne la démarcation entre le parquet existant et le béton ciré. Au second, une mezzanine

Cette extension offre de généreux volumes et fait entrer la lumière dans la maison

suspendue, constituée de caillebotis métalliques, augmente la surface de la chambre parentale. Délimitée par un garde-corps de verre, elle surplombe le séjour agrandi et dégage une vue panoramique sur les jardins alentour. Le mur-rideau, réalisé sur mesure par une entreprise locale (Guitton Aluminium), est fixé en partie au sol, sur seuil béton pour assurer le relevé d’étanchéité, et sur les murs de pierre. Deux grandes croix de Saint-André, placées au niveau

L’intérieur se distingue par son authenticité

Les matériaux misent sur l’harmonie entre le naturel et le moderne épuré

de la traverse intermédiaire et du toit, attachent l’ossature métallique à la maison et empêchent son déversement. L’extension étendue à deux tiers de l’élévation préexistante compose ainsi une nouvelle façade qui laisse deviner l’ancienne derrière la transparence de ses grands pans vitrés ●

22. Un seuil en acier noir marque une limite franche entre les matériaux de l’existant et ceux de l’extension.

11. Les menuiseries du mur-rideau sont relativement fines au regard des dimensions du vitrage.

33.Le seuil de la baie vitrée est encastré pour respecter la continuité des sols.

Une légère inclinaison de la toiture permet l’écoulement des eaux et comporte des Velux.

2. Le caillebotis prolonge la chambre sans porter ombrage sur l’espace qu’il surplombe. 2

1 2 1. L’extension fabrique comme une séquence intermédiaire entre le séjour et le jardin.2. Dans la salle à manger, les corniches et le décor de plafond en stuc, le parquet ancien et la cheminée assurent le cachet de la maison malouine.

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2 1. La verrière de la cuisine recrée l’unité spatiale entre les différentes pièces de jour.2. La cuisine étroite profite de la lumière naturelle qui traverse l’extension et éclaire le coeur de la maison.