Chaudière fioul
Débarquée du Crédit d’impôt transition énergétique à l’été dernier, confrontée à un prix du combustible qui flambe, la chaudière fioul voit son avenir se consumer. Voici quelques solutions pour en changer.
Les alternatives
Haro sur le fioul ! Le gouvernement l’a annoncé en novembre dernier. Plus aucun foyer ne devra être équipé de cette énergie « chère, étrangère et polluante » d’ici à dix ans. Des mesures ont été programmées (cf. encadré) et vont continuer de se dessiner jusqu’en janvier prochain pour accompagner les Français, usagers du fioul, dans une reconversion réussie. Seul hic : encore quatre millions de personnes l’utilisent pour leur chauffage individuel. Et, pour l’essentiel, les maisons concernées se situent dans des zones rurales non desservies par le réseau de gaz de ville. Faut-il autant opter pour le gaz propane ? Un dilemme. Car il s’agit, encore une fois, d’une énergie fossile, polluante et dont les tarifs, indexés pour partie sur le prix du pétrole, fluctuent. En outre, cette alternative nécessite de s’équiper d’une cuve pour le stocker. D’autres solutions existent, peu énergivores, bonnes pour la planète et pour le portefeuille.
Se chauffer au gaz naturel : c’est possible
Le gaz naturel distribué par le réseau de ville pour se chauffer et produire son eau chaude sanitaire reste une option simple que près de 800 000 foyers équipés de chaudières au fioul n’ont pas encore envisagée, car ils
ne savent pas que le réseau passe devant chez eux. Une première astuce simple pour s’informer ou non de la présence du réseau de gaz naturel consiste à sortir dans la rue pour aller voir si ses voisins possèdent le coffret avec la fameuse petite flamme, symbole du gaz. Ensuite, avant de se précipiter pour choisir la chaudière dernier cri, il faut effectuer un bilan thermique de son doux foyer. Normalement, avant tout changement de chaudière, l’installateur doit proposer une étude des déperditions thermiques du logement : une aide précieuse pour orienter ses choix. Une opération d’ailleurs indispensable, qu’elle que soit la solution technique de remplacement retenue. Et pour cause, la plupart des équipements performants, aujourd’hui, fonctionnent à basse température. La question de la puissance installée est donc primordiale. Sinon, il faudra changer ses radiateurs pour des émetteurs à chaleur douce avec une surface d’échange plus importante. Une opération qui peut coûter cher. L’autre possibilité, plus raisonnable, consiste à poser une isolation plus performante assurant un bon fonctionnement de ses radiateurs avec un régime basse température. L’installateur devra être « reconnu garant de l’environnement » (RGE) si l’on veut espérer bénéficier de toutes les aides liées à la conversion d’une chaudière fioul par une autre énergie.
Les solutions avec gaz
Si la maison peut être raccordée au réseau de gaz naturel – l’installateur, comme GrDF, est apte à donner cette information –, il faut creuser une tranchée pour relier le combustible à la maison. Et sans crainte pour les massifs fleuris ou les allées dallées. Désormais, il existe des kits gaz dits PLT, des tubes souples et flexibles qui permettent de contourner les obstacles en toute sécurité. Ensuite, si on opte pour une chaudière condensation gaz, il faut aussi songer à la régulation qui peut générer jusqu’à 15 % d’économies d’énergie, à la mise en place de robinets thermostatiques et d’un thermostat d’ambiance qui va régler la température du logement.
L’eau chaude sanitaire en plus
Contrairement à la chaudière fioul qui est souvent installée à la cave, elle permet de se rapprocher des points de puisage et d’éviter les trains d’eau froide à l’ouverture des robinets. Au moment d’opter pour cette chaudière à condensation, il convient de s’assurer que les besoins de la famille en eau chaude sanitaire n’ont pas évolué. Avec une salle de bains, un débit de 16 L/min. suffit. Au-delà, il vaut mieux passer à 18 L/min. À noter qu’il existe des solutions dites hybrides qui associent une pompe à chaleur et une chaudière gaz à condensation. Ces équipements
haut de gamme font appel à une énergie renouvelable et assurent une production d’eau chaude sanitaire de qualité, car elles se révèlent puissantes. Néanmoins, ces équipements haut de gamme nécessitent de changer tous les radiateurs. Un surcoût à intégrer dans son budget.
Le bois pour l’autonomie
Si le gaz naturel n’arrive pas à votre porte, une autre solution existe pour les foyers qui veulent se débarrasser de leur chaudière au fioul : opter pour les chaudières au bois. Économiques et écologiques, à plaquettes ou à granulés, elles sont conçues pour une utilisation simplifiée, grâce à des alimentations programmées et automatiques. Avec un rendement qui dépasse souvent 90 % – pour s’en assurer, il faut opter pour des chaudières labellisées Flamme Verte –, comme les chaudières gaz, elles bénéficient de régulations électroniques pour un fonctionnement optimisé. Mais, avant de se lancer, il faut vérifier que l’espace est suffisant pour l’installer, ce qui ne devrait pas poser beaucoup de problèmes si elle doit remplacer une ancienne chaudière fioul. Sans oublier un peu de place pour stocker le bois ou le silo à pellets qui nécessite deux fois plus de volume qu’une citerne. Enfin, la chaudière évacue ses fumées par un conduit de cheminée tubé avec amenée d’air à partir d’ouvertures donnant sur l’extérieur. Autant de paramètres à vérifier. Dernier point noir : les chaudières à granulés n’ont pas de ballon d’eau chaude sanitaire intégrée. Il faudra donc la préparer à part, le plus souvent en utilisant de l’électricité. Reste que cette chaudière demeure la mieux adaptée pour maîtriser sa facture, quand aucun réseau ne vient alimenter son foyer ●