La réunion de deux bâtiments
Abandonnée depuis 40 ans, cette ancienne ferme mayennaise regroupait maison d’habitation, écuries, grange, porcherie, remise et étable autour d’une cour carrée. En insérant un bâtiment de liaison entre l’habitation et la grande grange, les architectes ont fait passer la surface habitable de 32,2 m2 à 208 m2 !
Les architectes ont, avant tout, préservé les caractéristiques patrimoniales de ce bel ensemble régional. La maison d’habitation, aujourd’hui enduite en blanc, et la grange voisine aux pierres apparentes ont été scrupuleusement réhabilitées : leurs murs ont été repris en maçonnerie traditionnelle là où ils devaient l’être, isolés par l’intérieur à l’aide de blocs de chaux chanvre de 20 cm d’épaisseur et enduits à la chaux. Pour une intervention architecturale lisible, les nouvelles ouvertures ont été traitées avec des menuiseries de teintes sombres au nu extérieur, et celles existantes avec des menuiseries de teinte claire au nu intérieur. Les matériaux d’origine ont été récupérés et réutilisés au maximum : bois de démolition pour la restauration, par un compagnon charpentier, des charpentes traditionnelles existantes, tommettes pour le sol du rez-de-chaussée de la grange...
Une extension bois
Dans le prolongement de la maison d’habitation, séparée de la grange en pierre par une dent creuse, se trouvait autrefois
une bergerie en ruine. Elle a été déposée pour laisser place à l’actuelle extension. Construite dans la tradition d’un archétype local de grange en bois, cette extension présente pour ses parois, comme pour sa charpente, une structure bois en caissons, insufflés de ouate de cellulose sur 30 cm. À l’extérieur, un pare-pluie rigide en fibre de bois participe à l’isolation, en coupant les ponts thermiques des structures bois. Le sol a été isolé par 8 cm de polyuréthane sous chape béton, dans l’extension, mais également dans les bâtisses existantes. Extérieurement, l’extension a été bardée de planches horizontales de mélèze brut.
L’harmonie est sublimée par les matériaux
Des toits en trait d’union
Alors qu’autrefois la bergerie était séparée de la grange voisine par un passage extérieur, l’extension a été reliée par un petit bâtiment de liaison. Ce dernier est couvert par le prolongement de leurs toitures respectives qui se rencontrent dans un énorme chêneau gouttière qui récupère les eaux de pluie des différentes toitures. Il les déverse ensuite au droit de son extrémité sur une zone couverte de galets, qui alimente deux citernes de récupération des eaux pluviales dotées d’un stockage global de 10 m3.
Faisant office d’entrée principale pour la maison, ce bâtiment de liaison a ses deux façades ouvertes par de grandes baies coulissantes et pliantes ; elles laissent, en hiver, traverser la lumière, et s’effacent totalement en été. On retrouve alors le fonctionnement initial de la ferme, avec ses angles évidés qui ouvrent la cour sur les champs environnants.
Atmosphère cosy et volumes généreux
Une rénovation basse énergie
Avec ses murs épais de 60 cm doublés de 20 cm de blocs de chaux-chanvre, des sols isolés de 8 cm de polyuréthane sous chape béton, des toitures et une extension isolées de 30 cm d’ouate de cellulose, des menuiseries bois équipées de double, voire de triple vitrage en fonction de l’exposition, la maison bénéficie d’une bonne isolation et d’une forte inertie. Des caractéristiques mises à profit par l’installation d’un poêle de masse Heol au coeur de l’ancienne grange, relayé par un poêle d’appoint (Hase Olbia) dans l’ancienne habitation. Leur performance thermique est optimisée par la mise en oeuvre d’un ventilation double flux et la pose de panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude ●