Innovation & isolation
Chaque année, de nouveaux produits apparaissent sur le marché des isolants, toujours plus performants, mais pas forcément plus écologiques… Voici un tour d’horizon pour vous aider à choisir en connaissance de cause.
Le rôle des isolants thermiques consiste à limiter les transferts de chaleur vers l’extérieur au travers des parois du bâtiment. Des murs mal isolés représentent 16 % des déperditions thermiques d’un logement, un chiffre qui passe à 30 % pour les toitures peu performantes. L’innovation et la technologie ne cessent d’améliorer la résistance thermique et l’efficacité énergétique. Ces dernières années, des matériaux révolutionnaires ont d’ailleurs vu le jour.
Les plus performants actuellement disponibles
Selon l’Association pour la certification des matériaux isolants (www.acermi.com), ceux qui affichent les meilleures performances thermiques, sur le marché des particuliers, sont les mousses rigides de polyisocyanurate (PIR), de polyuréthane (PUR) et les mousses phénoliques (PF). Ces matériaux synthétiques sont fabriqués à partir de matières organiques ou de pétrole brut. Ils sont utilisés aussi bien pour l’isolation des sols, que des murs ou des toitures. Avec une moyenne générale de 0,020 W/(m.K), ces matériaux affichent le plus bas lambda ( c’est-à-dire la plus faible conductivité thermique. Avec des épaisseurs de 15 cm, ceux-ci présentent en moyenne des R de 5 (voir encadré p.61).
Les plus écologiques
Très efficaces en matière de résistance énergétique, les isolants synthétiques affichent néanmoins un mauvais bilan environnemental, comparativement aux produits naturels, qui peuvent être végétaux, issus du recyclage ou, encore, d’origine animale. Ces comparaisons s’établissent autour de deux chiffres quantifiant respectivement l’énergie grise et l’effet de serre relatifs à ces isolants. Là où un polystyrène extrudé PSX affiche une énergie grise de 181 kwh ep/UF et un effet de serre de 22 kg CO eq/UF, une laine de chanvre en panneaux produit une énergie grise de 69 kwh ep/UF et un effet de serre de –1 kg CO eq/ UF. Et le premier présentera un R de 5 pour 15 cm d’épaisseur, quand le deuxième présentera ce même R de 5 pour 19 cm. Ce qui fait réfléchir... les performances des isolants naturels n’étant pas si loin derrière celles des isolants synthétiques.
Les matériaux d’avenir
La recherche technologique a permis de mettre au point ces dernières années deux isolants qui semblent promis à un bel avenir : les panneaux d’isolation sous vide et les aérogels. Le lambda des premiers descend en dessous de 0,005 W/(m.K), tandis que les seconds présentent un lambda échelonné entre 0,012 et 0,018 W/(m.K). L’aérogel est un matériau semblable à un gel, dans lequel les composants liquides ont été remplacés par un gaz. Il existe sur le marché des aérogels de silice translucides et des aérogels non-translucides, à base d’autres matières. À résistance thermique égale avec les isolants traditionnels, les aérogels présentent une épaisseur réduite de 50 %. Plus performants encore, les isolants sous vide atteignent un R de 8 dès 4 cm d’épaisseur ! Le vide fournissant une barrière très efficace contre la transmission de chaleur ●