Une chambre en plus
Située au coeur d’une commune limitrophe de Paris, dans une rue à l’alignement quasi ininterrompu, cette petite maison étroite était séparée de sa voisine par une dent creuse : une aubaine pour s’agrandir !
La propriétaire souhaitait une chambre en plus. Et, si possible, un espace extérieur couvert. Le PLU imposait de conserver la place de parking existante. Des exigences que les architectes ont su respecter en implantant l’extension en partie haute, entre les deux pignons. Une solution qui a permis, en outre, de conserver la vue en percée sur la vallée de la Bièvre, depuis la rue.
Une cabane suspendue
Le pignon du voisin n’étant pas mitoyen, il n’était pas question de venir s’y accrocher. Bâtie en ossature bois, autoportante, la nouvelle construction est simplement adossée à lui. En face, elle est en revanche ancrée au pignon de la maison qu’elle agrandit par des sabots. Le sol et le toit ont été réalisés en charpente traditionnelle. L’ensemble isolé sur toutes ses faces par 20 cm de laine de verre.
La construction ne se présente pas comme un simple volume rectangulaire. Le sol affiche un décroché qui trahit, dès l’extérieur, l’existence de deux hauteurs
distinctes à l’intérieur. Ce jeu de niveaux permet d’alléger les proportions de la construction côté rue ; il oriente la chambre à l’intérieur vers le côté jardin et la vue, avec en plus une grande baie vitrée sur cette façade plus haute. Côté rue et en sous-face, la construction est enveloppée d’un bardage léger en tasseaux de contreplaqué peints en blanc, désolidarisé de sa structure, ce qui a pour effet d’en atténuer l’existence, en masquant, notamment, une fenêtre côté rue.
Circulation et aménagement intérieur
La petite maison existante subit quelques modifications : une fenêtre dans le pignon donne accès à l’extension. On y pénètre dans la partie inférieure où un mobilier intégré, menuisé en contreplaqué de sapin, permet de profiter de rangements, d’un bureau et, face à la vue, d’une banquette dont l’assise est agrémentée d’un coffre. De là, trois marches permettent d’accéder à la partie haute de l’extension, où se trouve le couchage. De là, trois nouvelles marches donnent accès aux combles désormais annexés de la maison. Transformés en salle de jeu, avec de nouveaux rangements dans les parties basses des rampants, ces combles présentent à leur tour deux hauteurs distinctes de sols, obtenus par l’abaissement du plafond de la salle de bains située en dessous. Destiné à un enfant, avec ces paliers successifs qui s’enroulent les uns derrière les autres, la chambre présente un caractère réellement ludique ●
De beaux volumes, du bois et de la lumière créent un univers singulier