Extension en balcon, sous le signe de la transparence
Cette petite maison ouvrière, située dans une zone pavillonnaire, était mal isolée. Ses propriétaires en ont profité pour l’agrandir en l’ouvrant davantage sur le jardin.
Pour répondre au cahier des charges de ses clients, l’architecte propose de créer l’extension dans la cuisine et d’ouvrir celle-ci sur le jardin. Une grande ouverture vitrée sera percée dans le mur de l’extension situé côté jardin.
Une extension en balcon
L’extension prend appui sur le balcon en béton existant qui détermine sa forme et ses dimensions. Au-dessus du soubassement, conservé à l’identique, le nouveau volume s’élève en ossature bois, solution constructive choisie pour sa légèreté. Cette forme cubique est coiffée par une toiture plate et végétalisée.
Arbitrage économique
Les économies dégagées sur le gros oeuvre, grâce au réemploi de la structure du balcon, ont été investies dans le mur vitré tourné vers le jardin. Totalement transparent, dématérialisé, ce mur de presque 4 m de large sur 2,8 m de haut est constitué d’une grande baie vitrée, appliquée depuis
l’extérieur, de sorte qu’elle disparaît totalement de l’intérieur. Tournée vers le nord-est, cette façade vitrée ne nécessite aucune protection thermique particulière. Le soleil ne la touche directement qu’aux premières heures de la journée.
Une ouverture opportune
L’architecte, Loïc Picquet, a baptisé son projet VIOO pour « Vitrage intégrant une ouverture opportune ». La grande baie vitrée qui fait office de façade pour l’extension est agrémentée d’une fenêtre oscillobattante qui assure la ventilation. Conçue avec un verrier suisse, cette ouverture est admirablement dessinée avec ses menuiseries en aluminium au nu du verre fixe. La fenêtre semble flotter dans la façade qu’elle contribue ainsi à dématérialiser totalement. L’installation a constitué un véritable défi technique. Toujours côté jardin, flanqué à l’extension, un volume en béton contient un escalier qui donne accès à l’habitation. Ses lignes élancées ne suffisent pas à minimiser sa texture et son côté massif, soulignés par le mur transparent de l’extension, qui profite également, par réciprocité de ce voisinage pour n’en paraître que plus désincarné encore.
Un hangar étoilé
Des juxtapositions spatiales inattendues qui se poursuivent jusque dans le jardin. Un hangar entièrement en bois de mélèze est bardé de planches dont la pose en quinconce dessine un motif en étoile, une conceptualisation du ciel nocturne. Ce garage étoilé reprend l’esprit fantasque de l’extension et, comme elle, diffuse à la nuit tombante une lumière qui fait reculer l’obscurité du jardin. Architecte : Loïc Picquet Architecte. Photos : Stéphane Spach.