Les fissures extérieures
décryptage et solutions
Récentes ou anciennes, toutes les habitations peuvent se fissurer. Ce qui ne manque pas d’inquiéter, évidemment. La plupart du temps, ces fissures ne mettent pas immédiatement en danger la construction, mais elles doivent néanmoins être examinées de près et correctement traitées.
Savoir reconnaitre de quel type de fissure il s’agit, puis en rechercher la ou les causes sont les étapes indispensables pour choisir les solutions à adopter. Car reboucher une fissure sans en connaître la cause est souvent inefficace. Elle risque de s’ouvrir de nouveau ou une autre apparaîtra à côté...
Le faïençage et les microfissures
On parle de faïençage lorsqu’il s’agit de fines craquelures superficielles ressemblant à une toile d’araignée. Ces fissures filiformes n’affectent que la couche superficielle de l’enduit. Elles sont souvent dues à un défaut de mise en oeuvre (excès de talochage, séchage trop rapide). Plus linéaires, les microfissures ont une largeur inférieure à 0,2 mm (l’épaisseur d’une feuille de papier). Elles peuvent être dues à un mauvais dosage de l’enduit ou à une épaisseur trop importante. Elles peuvent aussi être la conséquence d’une hétérogénéité du mur dont les matériaux divers ont un comportement différent. Bien que superficielles, ces microfissures sont à surveiller, car elles peuvent être à l’origine d’infiltration d’eau ou évoluer en véritables fissures. Solution : s’il n’y a pas d’évolution en profondeur et si l’enduit reste bien adhérent, une peinture de ravalement (type revêtement semi- épais classe D3 éventuellement renforcée par un treillis d’armature en fibre de verre) permet de faire disparaître faïençage et microfissures à condition que de choisir un produit compatible avec le support.
Les fissures
Lorsque l’ouverture est comprise entre 0,2 et 2 mm, on parle alors de fissures. Si elles apparaissent au niveau des appuis ou
des linteaux de baies, elles peuvent être dues à la plus faible résistance de la maçonnerie aux angles. Les fissures verticales à la jonction de deux bâtiments contigus sont souvent dues à l’absence de joint de dilatation. Quant aux fissures horizontales situées au droit du plancher, elles sont probablement dues à une déformation de la structure. Ces fissures relativement minces peuvent découler du fait que la construction a pris sa place définitive, qu’elle s’est « assise ». Lorsque la fissure est apparente sur les deux faces du mur, elle est plus inquiétante, car elle est sans doute due à une instabilité de l’assise de la construction. Solution : si la fissure est récente, il est conseillé de suivre son évolution sur plusieurs mois en posant un témoin plâtre ou une jauge (type Jauge Saugnac). Si la fissure est ancienne et semble stabilisée, elle risque néanmoins de laisser l’eau s’infiltrer dans la maçonnerie et exige d’être rebouchée. Quand l’enduit est toujours adhérent, il suffira d’ouvrir la fissure à l’aide d’un triangle, de dépoussiérer et d’appliquer un enduit de rebouchage adapté au support. Si la fissure évolue, il faudra impérativement en rechercher la cause avant d’entreprendre une quelconque intervention.
Les lézardes
Ce sont des fissures dont l’ouverture dépasse les 2 mm. Elles concernent toute l’épaisseur du mur et traduisent un mouvement de terrain ou une rupture des chainages. Si leur taille est inquiétante, c’est surtout leur évolution qu’il faut étudier. Il est fortement conseillé de faire appel à un expert indépendant qui, grâce à la pose de témoins, va déterminer si la lézarde est toujours active et, dans ce cas, en rechercher les causes. Le facteur le plus courant se situe au niveau des fondations. Un terrain inondable ou argileux, la présence de remblais ou de cavités souterraines compromettent la stabilité de la construction. Solution : si la lézarde est stabilisée, il conviendra de la reboucher en profondeur en utilisant un mortier approprié. Quand l’ouverture continue à évoluer et que l’expertise confirme une instabilité des fondations, la solution la plus courante consiste à entreprendre des travaux de reprise en sous-oeuvre (micropieux ou injection de résine expansive) pour stabiliser le terrain ●