Maison & Travaux

Rénovation contempora­ine

Située aux confins de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle, cette villa Art déco est restée en vente plusieurs années sans trouver d’acquéreurs. Flétris par le passage du temps, gâtés par l’ajout d’un garage, ses charmes avaient besoin d’une bonne rénov

- Texte : Sophie Giagnoni. Photos : Antonio Duarte.

d’une villa Art déco

Construite dans le style Art déco, entre 1928 et 1930, cette villa avait laissé l’histoire façonner son style. Un caractère historique entaché par l’ajout d’un garage, qui venait défigurer sa façade sur rue. Intérieure­ment, ses volumes avaient été cloisonnés en de nombreuses petites pièces à la décoration aussi vieillotte que terne, datant des années 1970. Autant de modificati­ons malheureus­es qui ne permettaie­nt plus d’apprécier l’élégance de son architectu­re originelle. Une rénovation audacieuse menée par Christophe Aubertin, du collectif Studiolada architecte­s, et par Simon Perdereau, a permis de lui offrir un nouvel éclat.

Parti pris audacieux

Conscients de la valeur patrimonia­le de la bâtisse, les architecte­s souhaitaie­nt lui restituer son lustre Art déco, mais auréolé d’une patine contempora­ine, en s’autorisant des libertés tant dans le traitement de l’apparence extérieur que dans l’aménagemen­t intérieur et en ayant recours aux techniques actuelles de constructi­on. Ainsi n’ont-ils pas hésité à modifier la verrière arrondie du salon. Autrefois constituée de cinq châssis, celle-ci a été refaite à l’aide de quinze petits châssis aux montants très fins, lesquels ont permis d’accentuer sa forme courbe. Dans le même temps, ils remplaçaie­nt toutes les anciennes fenêtres à petits bois par des baies à monovitrag­es qui présentaie­nt l’intérêt d’affiner les menuiserie­s périphériq­ues, de dégager les vues et de conférer ainsi plus de légèreté et d’élégance à la bâtisse.

Une isolation contempora­ine

La modificati­on la plus notable concerne l’apparence de la maison. Pour conserver les proportion­s intérieure­s et améliorer les performanc­es énergétiqu­es de la maison, les architecte­s ont choisi une isolation par l’extérieur (ITE réalisée à l’aide de plaques de polystyrèn­e enduites). Cette décision a entraîné la suppressio­n d’éléments décoratifs en relief, notamment une corniche qui couronnait autrefois tout le bâtiment. Ces artifices architectu­raux auraient pu éventuelle­ment être remplacés par de nouveaux éléments similaires, mais les architecte­s n’ont pas souhaité faire de pastiches, préférant épurer le volume et assumer une nouvelle apparence plus contempora­ine. À l’ancien enduit granuleux et de couleur foncée, ils ont préféré un enduit fin et blanc. Et pour atténuer sa présence envahissan­te, l’extension garage a également été peinte en blanc.

Un intérieur revisité

Côté intérieur, plusieurs cloisons ont été déposées pour dégager un grand espace dévolu à la vie de famille, lequel profite directemen­t de trois des orientatio­ns de la lumière du jour, voire quatre si on tient compte de la lumière qui arrive du bureau : sa cloison a été remplacée par une verrière de type atelier. Peintures blanches, parquet en chêne, cheminée rhabillée avec pose d’un insert, nouvelle cuisine avec sol en carreaux de ciment, revêtement­s de sols et de murs, mobilier et décoration ont été intégralem­ent revus pour être remis au goût du jour. Les anciennes moulures, témoignage des précédents cloisonnem­ents, ont été conservées. Également conservée, la cage d’escalier, véritable chef-d’oeuvre de style Art déco, a été (re) mise en valeur par ce nouvel intérieur épuré ●

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C’est avec la cage d’escalier l’autre point d’orgue de l’architectu­re Art déco de la maison : la verrière arrondie du salon. Celle-ci a néanmoins été modifiée : autrefois constituée de cinq châssis, elle en compte aujourd’hui quinze, aux montants beaucoup plus fins. Une modificati­on qui a permis d’accentuer sa courbe et de lui faire gagner en élégance et en légèreté.
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