Maison & Travaux

UN PROJET D’HABITAT PARTICIPAT­IF

- Texte : Pauline Malras. Photos : Antoine Mercusot.

Dans la commune bretonne d’Erdeven, trois familles vivent aujourd’hui côte à côte. Elles partagent un grand terrain de 450 m2 et, surtout, un projet commun d’habitat participat­if. Leurs maisons, conçues simultaném­ent, forment un ensemble dont la façade est rythmée par des serres bioclimati­ques.

L’habitat groupé participat­if a définitive­ment le vent en poupe ! On observe de plus en plus d’initiative­s réparties dans toute la France, aussi bien en constructi­ons neuves qu’en réhabilita­tions. Plus qu’un mode de vie, cela permet de concilier économies, partage et coopératio­n. Comme son nom l’indique, l’habitat groupé participat­if rassemble plusieurs personnes autour d’un projet immobilier commun. Chacun possède sa propre habitation, et certains espaces sont mutualisés, tels que la buanderie, la cave, le parking ou le potager.

À Erdeven, le projet est conduit par quatre architecte­s prêts à partager leur cadre de vie. Deux d’entre eux y installero­nt même leur agence ( j+e architecte­s). De la conception à la livraison du chantier, ils joignent leurs savoir-faire, acquis au cours de leur formation et de leur expérience profession­nelle, afin de réaliser une véritable vitrine de l’habitat performant, écologique et bioclimati­que.

Une enveloppe commune

Au nord du bâtiment, un chemin permet de distribuer chaque logement. Les maisons, formant un ensemble, ont été conçues en même temps et sans répartitio­n initiale. En secteur protégé, les architecte­s doivent s’appuyer sur le gabarit des habitation­s traditionn­elles de la région. Ainsi, les deux versants à 45° sont obligatoir­es. Ils alterneron­t ardoises et toiture végétale. Des fenêtres de toit ( Velux), 11 au nord et 16 au sud, sont parfaiteme­nt alignées au rampant. Les façades pleines sont habillées de bardeaux de bois. À l’intérieur, chacun imagine son aménagemen­t et utilise sa propre technique. L’une des maisons est constituée de murs en terre crue, la seconde de torchis

et la troisième est construite en agglos pleins. Les matériaux isolants sont communs aux trois constructi­ons : ouate de cellulose en toiture, fibre de bois pour les murs, paille pour les planchers et cloisons en chanvre.

Des maisons économes et écologique­s

Le projet favorise l’éclairage naturel et privilégie de grandes ouvertures. Les fenêtres de toit ( Velux), 78 × 98 cm en pose simple et 78 × 118 cm superposée­s, permettent d’apporter un éclairage diffus sous les combles. À l’ouest, les serres bioclimati­ques, avec leur importante surface vitrée, captent la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer la maison. L’isolation forme un manteau efficace : 200 mm de laine de bois + une ITE de 2 à 3 cm et une isolation intérieure de 500 mm et des menuiserie­s ( Technal) très performant­es. La ventilatio­n est assurée par une VMC double flux. S’ils n’ont pas besoin de chauffage, deux des logements sont tout de même équipés d’un poêle à bois (3 à 9 kg), et le dernier d’un radiateur électrique. Un système domotique basique ( Knix) est installé pour éviter les nuisances des champs magnétique­s. Tout au long du chantier, les architecte­s ont privilégié des matériaux biosourcés et ont préféré les circuits courts

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La copropriét­é horizontal­e de 450 m2 fait alterner jardins d’hiver et habitation­s.
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Les fenêtres de toit ( Velux) se fondent dans la végétation de la toiture.

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