UN PROJET D’HABITAT PARTICIPATIF
Dans la commune bretonne d’Erdeven, trois familles vivent aujourd’hui côte à côte. Elles partagent un grand terrain de 450 m2 et, surtout, un projet commun d’habitat participatif. Leurs maisons, conçues simultanément, forment un ensemble dont la façade est rythmée par des serres bioclimatiques.
L’habitat groupé participatif a définitivement le vent en poupe ! On observe de plus en plus d’initiatives réparties dans toute la France, aussi bien en constructions neuves qu’en réhabilitations. Plus qu’un mode de vie, cela permet de concilier économies, partage et coopération. Comme son nom l’indique, l’habitat groupé participatif rassemble plusieurs personnes autour d’un projet immobilier commun. Chacun possède sa propre habitation, et certains espaces sont mutualisés, tels que la buanderie, la cave, le parking ou le potager.
À Erdeven, le projet est conduit par quatre architectes prêts à partager leur cadre de vie. Deux d’entre eux y installeront même leur agence ( j+e architectes). De la conception à la livraison du chantier, ils joignent leurs savoir-faire, acquis au cours de leur formation et de leur expérience professionnelle, afin de réaliser une véritable vitrine de l’habitat performant, écologique et bioclimatique.
Une enveloppe commune
Au nord du bâtiment, un chemin permet de distribuer chaque logement. Les maisons, formant un ensemble, ont été conçues en même temps et sans répartition initiale. En secteur protégé, les architectes doivent s’appuyer sur le gabarit des habitations traditionnelles de la région. Ainsi, les deux versants à 45° sont obligatoires. Ils alterneront ardoises et toiture végétale. Des fenêtres de toit ( Velux), 11 au nord et 16 au sud, sont parfaitement alignées au rampant. Les façades pleines sont habillées de bardeaux de bois. À l’intérieur, chacun imagine son aménagement et utilise sa propre technique. L’une des maisons est constituée de murs en terre crue, la seconde de torchis
et la troisième est construite en agglos pleins. Les matériaux isolants sont communs aux trois constructions : ouate de cellulose en toiture, fibre de bois pour les murs, paille pour les planchers et cloisons en chanvre.
Des maisons économes et écologiques
Le projet favorise l’éclairage naturel et privilégie de grandes ouvertures. Les fenêtres de toit ( Velux), 78 × 98 cm en pose simple et 78 × 118 cm superposées, permettent d’apporter un éclairage diffus sous les combles. À l’ouest, les serres bioclimatiques, avec leur importante surface vitrée, captent la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer la maison. L’isolation forme un manteau efficace : 200 mm de laine de bois + une ITE de 2 à 3 cm et une isolation intérieure de 500 mm et des menuiseries ( Technal) très performantes. La ventilation est assurée par une VMC double flux. S’ils n’ont pas besoin de chauffage, deux des logements sont tout de même équipés d’un poêle à bois (3 à 9 kg), et le dernier d’un radiateur électrique. Un système domotique basique ( Knix) est installé pour éviter les nuisances des champs magnétiques. Tout au long du chantier, les architectes ont privilégié des matériaux biosourcés et ont préféré les circuits courts