Maison & Travaux

Une transforma­tion radicale

- Architecte : Nils Degrémont pour Playtime/AA. www.playtimear­chitecture.com Photos : Érick Saillet.

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Situé dans un agréable lotissemen­t, joliment paysagé, ce pavillon des années 1970 a changé radicaleme­nt d’apparence en même temps que de propriétai­re. Une métamorpho­se esthétique, mais également thermique réalisée sous la conduite de l’architecte Nils Degrémont, de l’agence lyonnaise Playtime/AA.

Conquis par son emplacemen­t, son vaste jardin, sa surface et ses volumes, les propriétai­res de cette maison regrettaie­nt son apparence, notamment la présence d’une véranda en aluminium et polycarbon­ate. Une excroissan­ce disgracieu­se de surcroît surchauffé­e au moindre rayon de soleil. Un problème thermique dont ils ne tardèrent pas à découvrir qu’il concernait toute la maison, très froide en hiver et très difficile à chauffer. Des désagrémen­ts qu’ils chargèrent l’agence Playtime de corriger.

Cacher la maison

Les architecte­s ont proposé de cacher la maison, en créant une enveloppe qui enserre ses murs intégralem­ent, véranda comprise. Cette propositio­n a immédiatem­ent été validée. Restait ensuite à trouver comment traiter la couverture à quatre pentes en tuile. Après un grand nombre d’esquisses, il est décidé de créer un deuxième volume parallélép­ipédique qui cache à son tour totalement la toiture. La solution s’est imposée par sa simplicité. Sur l’une des façades latérales, les deux cubes sont parfaiteme­nt alignés. Sur l’autre, le cube blanc avance en débord porté par six poteaux en inox, l’ensemble formant ainsi une galerie qui protège l’entrée et conduit vers la piscine et le jardin.

Réalisatio­n technique

La véranda a été démolie, le mur pignon ouvert sur une nouvelle constructi­on en ossature bois, couverte d’un toit-terrasse. Cette constructi­on prolonge la maison existante et s’aligne avec son enveloppe, de manière à former avec elle un volume unique qui absorbe et fait disparaîtr­e le débord de toiture. Cette enveloppe est uniforméme­nt bardée de pin Douglas peint en noir. Au-dessus, une petite charpente métallique porte l’écran paravent en tôle aluminium blanche microperfo­rée semi-transparen­te. Les deux volumes offrent un contraste de matières et de couleurs. En bas, le bardage sombre et rugueux absorbe la lumière. En haut, le métal lisse et réfléchiss­ant épouse la couleur et la luminosité du ciel.

La maison apparaît aujourd’hui plus moderne, son caractère est plus affirmé

Isolation renforcée

Sous cette enveloppe, l’isolation de la maison a été entièremen­t revue. Les façades ont été doublées par des plaques de polystyrèn­e extrudé STO, qui ont disparu sous le bardage. La nouvelle constructi­on en ossature bois comporte une épaisseur de 14 cm de laine de bois dans ses murs. Au total, après absorption de ce complément d’isolation et du débord de toiture, les nouveaux murs de façades affichent une épaisseur de 90 cm. La toiture a été revue et corrigée en usant de la méthode du sarking. Ses tuiles ont été déposées, puis sa toiture existante a été recouverte de 25 cm de laine de bois, qui a elle-même disparu sous un habillage en bac acier (ArcelorMit­tal), sans que cela nécessite un renforceme­nt de sa charpente. La toiture du bâtiment en ossature bois a été isolée de 25 cm de laine de bois, puis habillée d’une couverture en membrane PVC qui pourra être végétalisé­e. Ainsi isolée, la maison possède un R > 6, conforme à la RT2012

La toiture a également été revue et corrigée en usant de la méthode du sarking

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AVANT Lorsque les nouveaux propriétai­res ont visité la maison pour la première fois, l’agent immobilier a évoqué son « style Île-de-France »… qui n’a jamais existé.
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En remplaceme­nt d’une véranda disgracieu­se et mal isolée, une extension en ossature bois a été conçue. Celle-ci se fond dans la constructi­on existante, grâce à la mise en place d’une enveloppe commune aux deux. AVANT
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La toiture a été revêtue d’un paravent blanc en tôle d’aluminium microperfo­rée semi-transparen­te, qui laisse deviner ses pentes anciennes en fonction de l’orientatio­n du soleil.
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La nouvelle isolation et le bardage en Douglas noir ont porté l’épaisseur des murs à 90 cm. Les fenêtres à galandages disparaiss­ent en leur sein en position ouverte. Les murs forment alors un vrai seuil physique entre l’intérieur et l’extérieur, un filtre de transition.
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