Un renouveau sculptural
Construit dans les années 1990, ce pavillon Phénix appartient depuis lors aux mêmes propriétaires. Quelque vingt ans plus tard, ils ont confié à l’association d’architecture Gens la mission de l’agrandir, de le moderniser et de l’embellir.
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Construit en ossature métallique habillée de panneaux en ciment préfabriqué, le pavillon présentait à l’origine un volume classiquement cubique et enduit. Ses propriétaires demandent que lui soit adjointe une extension très ouverte sur le jardin, pour gagner en surface, mais aussi en lumière. L’extension devait concerner le rez-de-chaussée, où elle devait accueillir la cuisine, mais aussi l’étage pour permettre le déploiement des chambres.
Une maison-lotissement
De ce cahier des charges est née une extension qui prolonge la maison côté
jardin. Au rez-de-chaussée, cette extension est généreusement vitrée. Sa baie s’ouvre en accordéon, libérant le passage et transformant la cuisine en terrasse. À l’étage, elle prend la forme de deux petits volumes cubiques, conçus sur le modèle des pavillons environnants, entre lesquels vient se glisser une terrasse. Finalement, la maison apparaît composée de plusieurs petits bâtiments, comme si elle formait un lotissement à elle toute seule. Pour permettre l’adjonction de cette extension, la façade arrière du pavillon a été dégrafée. Son ossature métallique a été remplacée par un portique en béton de deux étages qui ne prend pas appui sur la maison
existante, mais possède ses propres fondations. Il reprend les charges des planchers de l’existant, et porte l’extension nouvelle. En ossature bois, cette extension présente, au rez-de-chaussée, une façade largement vitrée. Sa structure est constituée de deux poteaux en acier circulaires, peints en blancs pour disparaître dans le décor. En aluminium, la baie vitrée est formée d’un châssis fixe, auquel s’ajoutent cinq châssis repliables en accordéon. Au-dessus, à l’étage, l’ossature bois a été habillée d’un isolant en polystyrène enduit. La maison existante et les deux petites maisons ajoutées possèdent chacune leur toiture propre. Chacune déverse ses eaux de pluie dans des chéneaux encastrés qui se rejoignent dans une large gouttière.
La plus-value thermique
Côté extension, les déperditions thermiques représentées par la grande surface du vitrage au rez- de- chaussée ont été compensées par une très forte isolation de l’étage, assurée par la ouate de cellulose glissée dans l’ossature bois et par les panneaux d’habillage isolants en polystyrène (R parois = 7,2 m2.k/ W). L’isolation du pavillon existant a également été renforcée, avec la mise en place d’une ITE identique, ce qui a permis de supprimer les ponts thermiques entre les deux constructions. La maison a conservé ses convecteurs électriques et sa cheminée, tandis que l’extension est chauffée par le plancher au rez-de-chaussée et par des ventilo-convecteurs à l’étage, alimentés par une pompe à chaleur réversible
On dirait aujourd’hui que la maison forme un lotissement à elle toute seule.