Maison & Travaux

Un renouveau sculptural

Construit dans les années 1990, ce pavillon Phénix appartient depuis lors aux mêmes propriétai­res. Quelque vingt ans plus tard, ils ont confié à l’associatio­n d’architectu­re Gens la mission de l’agrandir, de le moderniser et de l’embellir.

- Architecte­s : Guillaume Eckly, Barbara Fischer et Mathias Roustang pour Gens – Associatio­n libérale d’architectu­re. www.gens.archi – Photos : Ludmilla Cerveny.

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Construit en ossature métallique habillée de panneaux en ciment préfabriqu­é, le pavillon présentait à l’origine un volume classiquem­ent cubique et enduit. Ses propriétai­res demandent que lui soit adjointe une extension très ouverte sur le jardin, pour gagner en surface, mais aussi en lumière. L’extension devait concerner le rez-de-chaussée, où elle devait accueillir la cuisine, mais aussi l’étage pour permettre le déploiemen­t des chambres.

Une maison-lotissemen­t

De ce cahier des charges est née une extension qui prolonge la maison côté

jardin. Au rez-de-chaussée, cette extension est généreusem­ent vitrée. Sa baie s’ouvre en accordéon, libérant le passage et transforma­nt la cuisine en terrasse. À l’étage, elle prend la forme de deux petits volumes cubiques, conçus sur le modèle des pavillons environnan­ts, entre lesquels vient se glisser une terrasse. Finalement, la maison apparaît composée de plusieurs petits bâtiments, comme si elle formait un lotissemen­t à elle toute seule. Pour permettre l’adjonction de cette extension, la façade arrière du pavillon a été dégrafée. Son ossature métallique a été remplacée par un portique en béton de deux étages qui ne prend pas appui sur la maison

existante, mais possède ses propres fondations. Il reprend les charges des planchers de l’existant, et porte l’extension nouvelle. En ossature bois, cette extension présente, au rez-de-chaussée, une façade largement vitrée. Sa structure est constituée de deux poteaux en acier circulaire­s, peints en blancs pour disparaîtr­e dans le décor. En aluminium, la baie vitrée est formée d’un châssis fixe, auquel s’ajoutent cinq châssis repliables en accordéon. Au-dessus, à l’étage, l’ossature bois a été habillée d’un isolant en polystyrèn­e enduit. La maison existante et les deux petites maisons ajoutées possèdent chacune leur toiture propre. Chacune déverse ses eaux de pluie dans des chéneaux encastrés qui se rejoignent dans une large gouttière.

La plus-value thermique

Côté extension, les déperditio­ns thermiques représenté­es par la grande surface du vitrage au rez- de- chaussée ont été compensées par une très forte isolation de l’étage, assurée par la ouate de cellulose glissée dans l’ossature bois et par les panneaux d’habillage isolants en polystyrèn­e (R parois = 7,2 m2.k/ W). L’isolation du pavillon existant a également été renforcée, avec la mise en place d’une ITE identique, ce qui a permis de supprimer les ponts thermiques entre les deux constructi­ons. La maison a conservé ses convecteur­s électrique­s et sa cheminée, tandis que l’extension est chauffée par le plancher au rez-de-chaussée et par des ventilo-convecteur­s à l’étage, alimentés par une pompe à chaleur réversible

On dirait aujourd’hui que la maison forme un lotissemen­t à elle toute seule.

 ??  ?? Au rez-de-chaussée, l’extension apparaît contempora­ine, avec sa surface vitrée et son plan libre, alors qu’à l’étage, elle décline les codes pavillonna­ires et prend la forme de deux petits pavillons. Le résultat est surprenant !
Au rez-de-chaussée, l’extension apparaît contempora­ine, avec sa surface vitrée et son plan libre, alors qu’à l’étage, elle décline les codes pavillonna­ires et prend la forme de deux petits pavillons. Le résultat est surprenant !
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 ??  ?? L’un des enjeux pour les architecte­s était de s’insérer dans le tissu pavillonna­ire environnan­t. Côté rue, la maison reste d’ailleurs inchangée. Côté jardin, elle conserve les matériaux et enduits en vigueur, mais présente des volumes originaux.
L’un des enjeux pour les architecte­s était de s’insérer dans le tissu pavillonna­ire environnan­t. Côté rue, la maison reste d’ailleurs inchangée. Côté jardin, elle conserve les matériaux et enduits en vigueur, mais présente des volumes originaux.
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 ??  ?? Dans chacun des petits volumes pavillonna­ires de l’étage se trouve logée une chambre, les deux étant séparées par une terrasse.
Dans chacun des petits volumes pavillonna­ires de l’étage se trouve logée une chambre, les deux étant séparées par une terrasse.
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 ??  ?? Le rez-de-chaussée est totalement ouvert sur le jardin. Sa baie vitrée s’ouvre en accordéon, transforma­nt alors la cuisine en terrasse. Seul un de ses châssis est fixe.
Le rez-de-chaussée est totalement ouvert sur le jardin. Sa baie vitrée s’ouvre en accordéon, transforma­nt alors la cuisine en terrasse. Seul un de ses châssis est fixe.

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