Énergie solaire : produire et consommer sa propre électricité solaire
Consommer l’électricité verte que l’on produit soi-même : l’idée est intéressante et gagne du terrain, désormais favorisée par un cadre légal accompagné d’aides de l’État.
Le photovoltaïque fut longtemps un modèle où l ’on investissait dans des panneaux solaires en toiture pour revendre la totalité de l ’ électricité produite sur le réseau, à un tarif avantageux et garanti pendant 20 ans. Ce modèle est aujourd’hui largement battu en brèche : les tarifs d’achat, subventionnés par l’État, ont été divisés par près de trois depuis 2011 et sont désormais tout juste supérieurs aux prix de vente de l’électricité ; un cadre favorable à l’autoconsommation d’électricité a par ailleurs été mis en place par le gouvernement en 2017.
Bien dimensionner son installation
Avec l’autoconsommation solaire, l’électricité produite par les panneaux en toiture est directement consommée pour les besoins domestiques : éclairage, appareils électroménagers... On consomme ainsi au plus près des besoins tout en réduisant sa facture d’électricité. Tout dépend, ensuite, du dimensionnement de l’installation,
c’est-à- dire de la puissance installée, exprimée en kilowatt-crête ( kWc). Une installation domestique est plafonnée à 9 kWc, ce qui représente déjà une très grande surface de capteurs en toiture (30 panneaux en moyenne). À partir de 6 kWc, il faut d’ailleurs prévoir une installation électrique en triphasé. Autre point à connaître : la TVA sur le matériel s’élève à 10 % jusqu’à 3 kWc, et bondit à 20 % au-delà. La prime à l’autoconsommation solaire de 400 €/kWc, versée par l’État sur cinq ans, est aussi plus favorable pour les installations jusqu’à 3 kWc. Pour une installation de 2,7 kWc, cela représente une prime à l’investissement de 1 080 €, soit un versement de 216 € par an sur cinq ans. Pour les installations au-delà de 3 kWc et jusqu’à 9 kWc, cette prime chute à 300 €/ kWc. Ces différents facteurs, ajoutés aux surfaces limitées des
toitures et au montant de l’investissement – d’autant plus élevé que l’installation est puissante –, expliquent que la plupart des installations n’excèdent pas 3 kWc aujourd’hui. Pour cette puissance, votre installation occupera environ 15 m2, soit 10 panneaux en moyenne.
Vente du surplus
Le taux d’autoconsommation dépend de l’adéquation entre la puissance installée et la consommation d’électricité. Dans le cas où vous consommez plus que vous ne produisez, toute la production solaire est autoconsommée. Dans le cas contraire, lorsque la production solaire est supérieure à vos besoins immédiats, ce qui est généralement le cas lors des jours les plus ensoleillés, deux options s’offrent alors à vous : vendre le surplus sur le réseau, à un tarif de 0,10 €/kWh (soit un tarif inférieur à celui où vous achetez l’électricité) ; ou – mais on se demande bien qui pourrait bien choisir cette option – céder gratuitement cette électricité au gestionnaire du réseau.
Maximiser l’autoconsommation
L’autoconsommation nécessite de repenser sa manière de consommer pour faire coïncider les besoins et la production. Certains acteurs du marché, comme MyLight Systems, proposent des logiciels de gestion de l’énergie pour déplacer les consommations au meilleur moment de la journée, de manière à optimiser la production solaire et à améliorer la rentabilité de l’installation. Une solution économique pour stocker le surplus d’électricité solaire est de mettre à profit, quand vous en avez un, votre chauffe-eau électrique. L’électricité est alors directement utilisée pour chauffer l’eau du ballon. Engie, qui propose l’offre clé en main My Power avec un accompagnement pour les travaux et les démarches administratives, estime qu’il est ainsi possible d’autoconsommer jusqu’à 90 % de l’électricité solaire produite. La mise en place d’une batterie de stockage évolutive permet d’optimiser davantage l’autoconsommation ( jusqu’à 96 % selon l’énergéticien) et de rentabiliser ainsi l’installation. Une telle batterie a, bien sûr, un coût. Chez Engie, comptez 4 800 € TTC pour une batterie premier prix de 2,5 kWh (la plus faible capacité, extensible par pas de 2,5 kWh jusqu’à 15 kWh), à ajouter au prix d’un kit d’autoconsommation (8 500 € TTC pour une installation de 3 kWc et 10 panneaux, la configuration la plus installée par la marque, avec une solution possible de financement de 85 €/mois pendant 10 ans). Engie travaille avec l’Allemand Sonnen ( 10 000 cycles de recharge garantis par le constructeur), mais on trouve d’autres acteurs sur le marché, comme l’Allemand Solarwatt (batterie MyReserve de 2,4 à 20 kWh) ou l’Américain Tesla, dont la batterie Powerwall peut d’ores et déjà être réservée sur son site web (8240 € pour 13,5 kWh)