En Suisse normande

Ce beau moulin de plus de 300 ans a été entièrement rénové par Pascal et sa famille. Un projet ambitieux et totalement écoresponsable, fondé sur le respect des traditions.

un vieux moulin écorénové

Des documents historiques témoignent de sa présence au bord de la Druance depuis plus de 300 ans. D’abord moulin à farine, puis à huile de colza, il génère un revenu qui permet au meunier de l’agrandir d’une maison plus spacieuse. Mais la roue cesse de tourner à l’avènement de la lampe à pétrole qui, dans les foyers, remplace les lampes à huile dès le milieu du XIXe siècle. Le lieu est alors transformé en fromagerie semi-industrielle jusqu’à ce qu’une bombe détruise le toit en 1944. L’ensemble, devenu annexe agricole, est finalement laissé à l’abandon. Néanmoins, son architecture intéressante et ses beaux volumes convainquent Pascal

et sa famille de se lancer dans une grande restauration en 2005.

Réutiliser les matériaux

Pour transformer l ’ ancienne partie industrielle en maison d’habitation et le vieux logis du meunier en écogîte labellisé, Pascal, aidé de son père, utilise en priorité des matériaux récupérés sur les lieux. Les briques des cloisons intérieures servent aux encadrements des fenêtres, les anciennes menuiseries extérieures deviennent portes de placards et l’ouverture d’une grande baie dans le séjour permet de disposer de pierres pour construire la maisonnette qui abrite la génératrice de la roue à aubes. De même, la citerne à lait provenant de l’ancienne fromagerie fournit la tôle d’acier inoxydable qui cloisonne la douche et tapisse le mur sur lequel s’adosse la baignoire. Ce qui n’est pas disponible sur place, les propriétaires l’achètent ou le récupèrent à proximité : le dallage de la cuisine provient de deux lots de pierres de Bourgogne déclassées. Les pierres rectangulaires encadrent un tapis conçu à partir de dalles carrées aux angles recoupés, pour être posées avec des cabochons en terre cuite de réemploi. Quant au préau, construit dans le prolongement de l’habitation, il s’agit d’une ancienne grange qui, située dans un

La mise en valeur des matériaux anciens renforce l’authenticité du lieu

Les murs les plus anciens sont en pierres de schiste de dimensions variables. Les ajouts de l’époque industrielle sont faits de pierres plus régulières. Le rejointoiement à la chaux redonne une unité à l’ensemble.

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1. Cette rénovation a été primée dans la catégorie Bâti Ancien du concours Architecture & Patrimoine. C’est le respect de l’architecture originelle, des savoir-faire locaux, l’utilisation de matériaux écoresponsables et de proximité qui a séduit le jury de Maisons Paysannes de France. 2. Réalisées par l’entreprise Lalès (La Ferrière-aux-Étangs, Orne), les menuiseries sont toutes en aluminium. Sur la porte d’entrée au bâti rectangulaire, un bandeau fixe, légèrement cintré, épouse l’arc du linteau en briques. 3. Remise en état, la roue du vieux moulin continue à tourner. Reliée à une génératrice, elle produit de l’électricité consommée par les résistances du ballon d’hydroaccumulation.

1. Dans la cuisine, de gros piliers maçonnés soutiennent le plancher d’étage. Ils dessinent trois alcôves. Au centre, la cuisinière et son fourneau bouilleur chauffent toute la maison.

2. Le passage entre cuisine et salon longe un mur percé de petites ouvertures destinées au mécanisme du moulin. Conservées pour garder la mémoire du lieu, elles sont accompagnées du vieux tableau électrique.

3. L’ancien évier de pierre occupe l’alcôve de droite. Les miroirs qui tapissent le fond des alcôves latérales agrandissent visuellement l’espace et améliorent la luminosité de la pièce.